Coronavirus : vers une vague de licenciements en France ?

Par Caroline de Sortiraparis · Publié le 26 mai 2020 à 22h32
La France va-t-elle devoir faire face à un nombre important de licenciements ? Selon une enquête publiée par Le Parisien le 21 mai dernier, 22 % des entreprises interrogées envisagent de licencier dans les mois à venir.

C’était un scénario redouté par beaucoup, et qui semble se profiler à l’horizon en France. En raison de la crise sanitaire et des mesures de confinement mises en place dans le pays pendant deux mois, l’économie française s'apprête à subir de lourdes conséquences. Malgré le déconfinement en vigueur depuis le 11 mai dernier, certains secteurs sont encore à l’arrêt et d’autres peinent à redémarrer.

D’après une enquête réalisée par StaffMe, révélée par Le Parisien le 21 mai dernier, 22% des entreprises sollicitées pour ce sondage envisagent des licenciements dans les mois à venir. Parmi les secteurs les plus menacés ? Ceux du marketing et de l’événementiel, mais aussi de la restauration et de l’hôtellerie ou encore du tourisme. En revanche, les secteurs de la vente en ligne, du commerce alimentaire, de la formation et de la logistique devraient éviter le pire, précise cette étude.

Jusqu’ici, ces secteurs économiques menacés par la crise sanitaire étaient, pour la plupart, plus ou moins protégés grâce aux aides mises en place par l’État, comme les reports de charges ou le chômage partiel. Mais avec le déconfinement, certains, déjà affaiblis avant la crise du Covid-19, n’ont pas tardé à annoncer un redressement judiciaire comme Alinéa et Naf Naf.

Airbnb, Uber, Rolls Royce... les licenciements se multiplient

Alors que certaines entreprises misent sur le non-renouvellement de CDD et l’annulation ou le report d’embauches prévues, afin de réduire leurs effectifs, d’autres mettent en place des plans de départs et de licenciements. C'est notamment le cas de Airbnb. Avec l'arrêt du tourisme dû au coronavirus, Airbnb a vu ses réservations baisser de 95% fin mars. Le géant de la location de logements entre particuliers a annoncé un plan de licenciement, qui devrait se conclure par la suppression de 25% d'emplois dans le monde, soit 1 900 postes. Pour le directeur général France, "il est trop tôt" pour savoir quel sera l'impact de la crise en France.

Pour faire face à la baisse de ses activités durant toute la période de confinement, l'entreprise américaine Uber a de son côté fait le choix de supprimer 3500 emplois, soit 14% de ses effectifs. Ses derniers résultats trimestriels faisaient état d’une perte de 2,9 milliards de dollars depuis le début de l’année 2020.

Autre secteur concerné ? Celui de l’audiovisuel avec NextRadioTV, la maison mère de RMC, de BFM TV, qui subit une baisse de ses recettes publicitaires en raison de la crise sanitaire. Conséquence ? Le groupe a annoncé, le 19 mai, dernier un « plan de transformation et de reconquête post-Covid ». Concrètement, ce plan prévoit de diviser par deux le recours aux intermittents, aux pigistes et aux consultants et de « mutualiser les fonctions supports ». Ce plan social, détaillé « dans les prochaines semaines », « débuterait par une phase de volontariat ; les licenciements contraints n'interviendraient que si le nombre de volontaires était insuffisant ».

Rolls Royce, fournisseur de moteurs d’avion à Airbus et Boeing, a annoncé la suppression d' « au moins » 9 000 postes en raison de l’impact « sans précédent » du Covid-19 sur le secteur aérien. Il devient « de plus en plus clair qu’il faudra plusieurs années pour que le marché de l’aéronautique commercial retrouve ses niveaux d’il y a quelques mois » a fait savoir le groupe britannique dans un communiqué. Les 9 000 à supprimer représentent 17% d’une main d’œuvre totale de 52 000 personnes. En France, Rolls Royce est basé dans les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées. Selon France 24, ce plan de restructuration pourrait concerner entre 3 000 et 5 000 emplois dans le pays.

Le secteur de l’automobile ne sera pas non plus épargné par cette crise sanitaire. Ainsi, le groupe français Renault devrait présenter en fin de semaine son plan d'économie alors que son usine de Flins, dans les Yvelines, est menacée. Le chef de l’État Emmanuel Macron doit d'ailleurs dévoiler, le 26 mai, un plan de relance pour le secteur automobile.

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