Interview de bruno julliard pour sortiraparis

Par · Publié le 31 juillet 2008 à 16h04
27 ans, ancien président de l'UNEF, adjoint au maire de la Mairie de Paris ... Sortiraparis est allé retrouver Bruno Julliard au kiosque jeunes du Marais pour une interview exclusive. Découvrez les photos et les réactions ...
Vous avez 27 ans, vous êtes né au Puy en Velay et êtes actuellement adjoint au maire chargé de la jeunesse. Comment expliquez-vous votre parcours?
Mon parcours est assez atypique parce que, contrairement à beaucoup, je n'ai pas eu à adhérer au parti socialiste, ni eu à militer pour être élu. Remarquez, vu mon jeune âge, il vaut mieux car adhérent élu à 27 ans adjoint au maire de Paris ce n'est pas évident ! J'ai d'abord eu un engagement syndical (politique auparavant mais assez peu finalement). Rapidement, j'ai eu la chance de progresser dans mon syndicat étudiant, l'UNEF, d'avoir des responsabilités jusqu'à en devenir président en 2005. Entre-temps, je suis venu habiter à Paris en 2003, ce qui m'a permis d'être présent et de devenir porte-parole de la mobilisation de 2006 (CPE). Par la suite, Bertrand Delanoë m'a proposé d'être candidat aux élections de 2008 et j'ai accepté. Il n'y a donc pas eu de plan de carrière prédéfini mais beaucoup de chance et des rencontres.

Certaines personnes parlent de l'UNEF comme un tremplin prémédité, qu'en pensez-vous?
Pour moi il n'y avait pas vraiment d'idée derrière, le seul lien entre mon engagement politique au sein de la mairie de Paris et mon engagement politique au parti socialiste consistait en une volonté que j'ai toujours eue, celle de m'engager et de militer. Cela fait plusieurs générations qu'il n'y a pas eu un dirigeant de l'UNEF ayant un parcours politique par la suite. De fait, si j'avais eu en tête un plan de carrière, ce n'est pas par l'UNEF que je serais passé. Je suis disons, une exception qui confirme la règle. Militer à l'UNEF, c'est avant tout un engagement que je qualifierai de sain, sans arrière-pensée et en aucun cas le meilleur moyen d'accéder à un mandat municipal.

Quelles sont vos relations actuelles avec l'UNEF ?
Elles sont très bonnes et très saines. J'y ai gardé beaucoup d'amis, notamment mon successeur, mais en même temps, chacun vit sa vie complètement de son côté. Lorsque j'étais président de l'UNEF je n'aurais jamais accepté que l'on me donne des ordres. Je suis convaincu que mon successeur est pareil. L'UNEF reste pour moi une chose sacrée. Nos liens sont donc amicaux mais absolument pas de subordination.

Vous êtes actuellement chargé de la jeunesse à la mairie de Paris. Comment définissez-vous votre délégation et vos missions ?
La délégation Jeunesse de la mairie de Paris a pour rôle de « maximiser » l'accès à l'autonomie des jeunes (au sens large). J'entends par là, l'accès aux loisirs, à la culture, à la formation, à l'emploi, au logement, à la santé. Bertrand Delanoë a pensé, en 2001, qu'il serait intéressant qu'une personne coordonne l'ensemble des activités destinées aux jeunes. Ma prédécesseur, Clémentine Autain, a été la première adjointe à la jeunesse. Depuis, la délégation a pris son envol et propose aujourd'hui une forte action à destination des jeunes. Les aspects les plus importants pour moi sont la culture, les loisirs, l'insertion professionnelle, l'accès à l'emploi ... Ces grands thèmes avaient déjà été développés avant moi par Clémentine. Aujourd'hui, je souhaite absolument les poursuivre et si possible les amplifier.

Clémentine Autain avait mis en place un certain nombre de mesures, quelle est aujourd'hui, votre position sur le sujet ?
C'est un moment très important pour moi car il y a un temps de formation nécessaire. Je ne connaissais pas par exemple, le fonctionnement de la mairie de Paris qui regroupe 55 000 salariés. J'ai découvert également l'ensemble des dispositifs mis en place avant mon arrivée (Paris Jeunes etc ...). Aujourd'hui, j'ai à la fois un regard de spectateur et d'acteur. De spectateur parce que je découvre et j'apprends au fil des mois. D'acteur car je souhaite commencer à imprimer ma marque. Tous ces dispositifs sont, en règle générale, très bons mais je pense que tous sont perfectibles. Mon travail va être de les améliorer point par point. Cela s'exprime par une volonté, celle de toucher plus de jeunes qu'aujourd'hui. J'aimerais bien qu'il y ait des initiatives pour favoriser la lecture des jeunes qui seront peut-être demain, des écrivains de qualité. Ils ont simplement besoin qu'on leur mette le pied à l'étrier. Cela passe par la mise en place de dispositifs pour les aider. Le travail effectué durant le dernier mandat est très impressionnant. C'est nettement plus facile pour moi maintenant que les crédits sont disponibles et que les grandes lignes politiques ont été posées. Il s'agit donc d'une situation nettement plus favorable.

Durant votre mandature quels sont vos grands projets ?
L'insertion professionnelle et l'emploi des jeunes sont, pour moi, deux priorités absolues. Nos politiques se mettront en place en deux volets. Le premier, pas forcément le plus visible, est la réorganisation de l'aide à l'insertion professionnelle (les missions locales, les antennes jeunes ...). Il s'agira ensuite de mettre en place des dispositifs pour accompagner sur le long terme, les jeunes dans leur insertion professionnelle.Par exemple l'aide pour le permis de conduire ou l'aide à la création d'entreprise.
Lutter contre la discrimination à l'embauche parce qu'elle existe, y compris à Paris. Même si on a toujours tendance à considérer que Paris est une sorte de havre de paix où il n'y a pas de discrimination, ce n'est pas vrai du tout !
Je souhaiterais aussi que l'on amplifie sensiblement l'aide permettant l'accès à la culture. Le maire de Paris a proposé un pass culture, on va travailler là-dessus dans les mois à venir et faire des propositions pour que les plus jeunes puissent accéder à la culture (cinéma d'art et d'essai ou la Comédie Française.
L'accès à la citoyenneté est également un grand axe dans mes projets. Il faudrait mettre à disposition des lieux où les jeunes peuvent s'exprimer et donner leur avis sur les grands sujets politiques de la ville de Paris.
Conernant le logement, je voudrais faciliter l'accès, développer la co-location ou encore les logements inter-générationels pour les jeunes.

Le plus grand reproche que l'on fait à la mairie de Paris : le manque de communication. Qu'en pensez- vous ?
Je considère, aujourd'hui, que l'outil Internet, tant pour la ville que pour la délégation jeunesse, n'est pas à la hauteur d'une ville comme Paris. Je trouve que l'on est très en dessous de ce que l'on pourrait faire... Je sais que la ville de Paris souhaite engager des modifications, pour autant, je n'ai pas de religion pour ma délégation : site seul ou intégré dans le site de Paris, à partir du moment qu'il est plus interactif, plus complet et « digne » de la mairie de Paris...

Un endroit que vous aimez beaucoup à Paris ?
Le Batofar dans le 13 ème

Bientôt en ligne : des extraits vidéo de l'interview ...



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