Aujourd’hui le Musée d’Orsay accueille les collections datant du milieu du 19 ème siècle jusqu’au début du 20 ème (1848 à 1914). Passerelle chronologique entre les collections du Louvre et celle du Centre Pompidou, c’est un condensé de chefs-d’œuvre marquant la créativité et l’avant-gardisme de cette période.
Le Musée d'Orsay met en valeur l’interdisciplinarité dans l’art (peintures, sculptures, photographies, architecture, littérature). Pensé comme un espace vivant, il organise de nombreuses expositions temporaires qui permettent de mettre en lumière une période ou un artiste en l’associant à un contexte historique et en le déclinant sur une variété de support. Avant de devenir un magnifique écrin pour l’art, le bâtiment a connu plusieurs fonctions et transformations.
DE LA GARE …
A l’emplacement de l’actuel
musée, que certains continuent d’appeler gare d’Orsay, s’érigeaient une caserne de
cavalerie et le Palais d’Orsay, siège de la Cour des Comptes, tous deux détruits en 1871 lors
de la "Commune
de Paris", comme de nombreuses autres monuments parisiens. Ce n’est qu’en
1897, que la Compagnie
des chemins de fer d’Orléans racheta les terrains et y fit construire une gare
afin de desservir les villes de Nantes et Bordeaux. Les travaux furent rapides car ils devaient s’achever pour l’Exposition Universelle de 1900. Aucune vapeur n'émanait des locomotives
dans l’immense hall de la gare d’Orsay puisqu’elle était
conçue pour le transit des tractions électriques. L’ensemble du bâtiment avait
été pensé avec luxe et confort pour les voyageurs. Ainsi, les aménagements
intérieurs et les ornementations étaient soignés. On y adossa un hôtel chic qui
accueillit quelques visiteurs prestigieux de la capitale. C’est là que le
Général de Gaulle y fit son discours de retour au pouvoir en 1958.
L’importante
structure métallique, présente dans la
plus part des architectures de l’époque (le Grand Palais enrte autre) rendait l’ensemble plutôt somptueux. L’implantation de la gare dans le 7ème arrondissement permit l'arrivée des transports ferroviaires dans les beaux quartiers de la capitale. Et afin d’éviter toute objection des
riverains, le fer de la structure a été entièrement dissimulé derrière de
grandes façades en pierre. Celles-ci conçues par l’architecte Laloux et d’un style éclectique et plutôt pompeux, ont néanmoins été conservées jusqu’à aujourd’hui.
Mais la généralisation des systèmes de transports électriques fit décliner
rapidement le trafic de la gare d’Orsay au profit d’Austerlitz. De plus, les quais étaient devenus trop courts et l’enceinte ne pouvait accueillir la fréquentation du
trafic en direction de la banlieue. En 1945, la gare d'Orsay cessa toute activité
ferroviaire. Avant que le projet de musée ne voie le jour, la nef accueillit des ventes aux enchères, le temps
de la rénovation de l’hôtel Drouot. La
compagnie Renault-Barrault y organisait également des représentations théâtrales et la gare servit aussi de décorum au film d’Orson Welles, "Le Procès".
…AU MUSEE.
Un certain dégoût pour l’architecture du 19ème dans
les années 70, faillit faire disparaître
la gare. Heureusement classé monument historique in extremis, le bâtiment n’a pas été démoli. Sous l’impulsion de Georges Pompidou puis de
Giscard d’Estaing, la politique culturelle mise en place voulait combler le
manque de visibilité artistique de l’avènement
du 20ème siècle. D’une part, les œuvres de cette période étaient
dispersées dans divers musées, et d’autre part, on souhaitait désengorger les
réserves du Musée du Louvre. Il a été choisi de mettre en valeur une période spécifique, riche
en révolution esthétique au sein d’un même lieu. Et de proposer une vision complète des créations pour
y souligner une interdisciplinarité artistique. Ainsi peintures, sculptures,
photos, arts graphiques et décoratifs sont confrontés aux œuvres officielles et
plus académiques.
Les travaux commencèrent en 1978 et
pendant 8 ans, l’équipe d’architectes s’affaira à la réhabilitation de cette
immense verrière, véritable prouesse technique. L’aménagement intérieur confié à
Gae Aulenti devait conjuguer rénovation importante et agencement des espaces
pour accueillir des œuvres. Le parti pris architectural a été de mettre en
valeur la structure du bâtiment d’origine et d’y ajouter salles et cimaises
pour constituer le parcours muséographique. Ainsi les piliers et poutres de
fonte de Laloux et ses décors de stuc seront respectés, restaurés et dégagés. Le
musée offre environ 17 000m² d’espace d’exposition et dispose d’un superbe
éclairage naturel grâce à sa verrière. Le parcours chronologique qui s’étend sur
trois niveaux a été conçu en incluant autant les chefs d’œuvres retenus par
l’histoire de l’art, que les peintures dites « pompiers ».
LA PRESENTATION DES COLLECTIONS
Au rez-de-chaussée et dans
l’allée centrale du Musée d'Orsay, la sculpture est magnifiquement mise en valeur. On découvre
entre autres, les oeuvres de Carpeaux, Rodin, Maillol et Pompon et sur les côtés,
les salles avec des tableaux des grands classiques et des romantiques qui inspirèrent
les impressionnistes, tels Delacroix et Courbet.
Au niveau médian, on trouve des
peintures de style pompier, les œuvres des naturalistes, les toiles symbolistes
de Munch et Klimt, des objets et du mobilier de l’Art Nouveau et enfin, la
dernière salle consacrée aux Nabis.
Au dernier étage, on peut découvrir un
concentré de chefs-d’œuvre des Impressionnistes et post impressionnistes.
Notamment la toile de Monet « Impression soleil levant » qui donna
son nom au mouvement pictural. Vous y contemplerez les œuvres de Degas, Van
Gogh, Gauguin, Cézanne, Matisse, Seurat ...
Un auditorium propose des conférences, des
projections et des concerts tout au long de l’année. La librairie, le
restaurant et la caféteria offrent d’agréables espaces de détente au sein du musée.
Avec à peine plus de 20 ans d’existence, le musée
d’Orsay a su acquérir une réputation de qualité dans le monde artistique. En
témoignent les milliers de visiteurs par an, qui parcourent ses allées et se
pressent à ses grandes expositions temporaires. C’est devenu un lieu important de découverte pour tout amateur
d’art et une étape touristique majeur de la capitale.
