Dany boon et ses micmacs à tirelarigot

Par · Publié le 27 octobre 2009 à 16h49
Une mine qui explose au cœur du désert marocain et, des années plus tard, une balle perdue qui vient se loger dans son cerveau... Bazil n’a pas beaucoup de chance avec les armes. La première l’a rendu orphelin, la deuxième peut le faire mourir subitement à tout instant... Entretien avec Dany Boon, à l'affiche de "Micmacs à tire-larigot" de Jean-Pierre Jeunet. (dès le 28 octobre sur les écrans)
Sortiraparis : Micmacs à tire-larigot, le Jean-Pierre Jeunet nouveau est arrivé. Vous y jouez Bazil. Qui est ce petit garçon ? Une sorte d’illuminé, de Zorro sans masque, un Ch’ti chez les vilains ?
Dany Boon : C’est un Zorro sans masque, un vengeur non masqué et non haineux. Il se venge avec beaucoup de tendresse en fait et c'est ça qui est original dans ce personnage. En fait, il a un côté très enfantin. J’aime beaucoup le moment où il est adopté par cette famille de marginaux.

Que ce soit Omar (Sy) ou Jean-Pierre Jeunet, ils parlent d’un côté Chaplin vous concernant et même d'un petit côté Bourvil. C’est quelque chose que vous revendiquez ?
J'ai déjà entendu l'assimilation avec Bourvil mais Chaplin, c’est juste pour ce film. Qu’est-ce que ce sera pour le prochain ? Tant qu’on ne me dit pas Rocco Siffredi ça me va ! Jamais je ne permettrai cette comparaison plus que flatteuse. Je pense qu’on me compare à Bourvil par la nature même des personnages et par la tendresse des personnages qu’on me propose. Et le côté Chaplin, c’est parce dans le film, il y a pas mal de scènes muettes assez expressives où c’est le physique qui prime… Oui c’est assez juste, enfin je ne vois pas Chaplin… Je suis plutôt dans
l’expressionisme Allemand ! [ rires ]

"Je suis une saloperie de prétentieux avec un égo surdimensionné"

Le film dénonce le lobby des marchands d’armes. C’est quelque chose qui vous parle ? quelque chose que vous avez envie de défendre ou de de dénoncer ?
Pour les marchands d’armes montrés dans ce film, Jean-Pierre est allé avec Guillaume Laurent visiter des fabriques d’armes. Ils ont discuté avec les ingénieurs qui fabriquent ces armes. Ces types ont un discours, ils se justifient et s’ "auto-excusent" en disant qu’ils fabriquent des armes pour la défense et non pour l’attaque. Quelque part ce n'est pas faux car oui, il faut se défendre. Il n’y a malheureusement pas de monde parfait. Ce film a le mérite de dire "voilà, regardez, voilà un exemple parmi tant d’autres des conséquences de ces fabricants d’armes ".

Au tout début quand Jean-Pierre Jeunet vous a proposé le rôle et vous avez refusé… Qu’est-ce qui vous a fait changé d’avis finalement ?
On s’est parlé et je lui ai dit : " J’aime beaucoup le scénario mais je ne me vois pas dedans. Je doute du choix, je ne sais pas si c’est une bonne idée de me prendre ". Voilà, ce qui est une grande preuve d’humilité non ? En fait, je ne suis pas aussi humble que ça ! Je suis une saloperie de prétentieux avec un égo surdimensionné. Non… Après je lui ai dit : " Je serais ravi de travailler avec toi, j’aime énormément ton univers. Tu ne fais pas des films si souvent et tu commences à être âgé, la roue tourne ; il faudrait peut-être que je le fasse en fait. Pour être sûr de faire un Jeunet. " Il m’a répondu : " Faisons des essais pour être sûr que l’on ne se trompe pas en ne travaillant pas ensemble, et inversement ". Donc on a fait des essais, et le personnage est né.

Il est comment Jean-Pierre Jeunet sur un tournage?
Très très exigeant, ce qui est très agréable. Il bosse énormément, d’ailleurs, c’est lui qui bosse le plus. Il est vraiment le premier arrivé et le dernier parti. Il dirige, tout en étant ouvert aux propositions. C’est vraiment une belle expérience de prendre les habits d’un personnage de chez Jeunet et d’être guidé…


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