Albert Nobbs : le film de la semaine

Par · Publié le 22 février 2012 à 9h30
Albert Nobbs sort en salles le 22 février. Ce que nous en avons pensé...
Albert, humble majordome, émérite dans son métier, apprécié de la clientèle et des collègues de l’hotel pour lequel il travaille, est en réalité une femme. Lorsqu’après 30 ans d’un parfait camouflage quand par un malheureux hasard il en vient à révéler son secret, des portes s’ouvrent sur l’avenir, des perspectives nouvelles s’offrent à lui. Nobbs veut trouver une gentille petite épouse avec qui partager sa vie et ses envies. Si l’idée ne l’avait jamais effleurée jusqu’alors, pourquoi du jour au lendemain s’intéresse-t-il à Helene comme à la compagne idéale pour réaliser ce rêve ? Le besoin de se délivrer de son secret, d’établir grâce à cette confidence une relation de confiance ? Le fait est : Nobbs veut ouvrir son affaire et veut l’ouvrir avec Helen. Seulement voilà, la jeune femme s’est amourachée de Joe, qui lui-même a des ambitions bien définies : profiter de cet attachement et extorquer son argent à Nobbs pour filer en Amérique…

Glenn Close est formidable dans son costume de majordome. Ce n’est pas la première fois qu’elle incarne ce personnage puisqu’au début des années50, elle avait déjà endossé l’uniforme de maitre d’hôtel pour la pièce La Vie singulière d’Albert Nobbs.
Ici néanmoins le personnage manque d’une certaine étoffe. Pour quelqu’un qui s’est escrimé sa vie durant, qui a renié son identité, s’est construit un masque pour se faire respecter, Albert manque un peu de force de caractère. Parce qu’on lui a soufflé la possibilité de se marier, le voilà obsédé par cette idée lui qui, prévoyant, avait méticuleusement mis de l’argent de côté pour un avenir meilleur pourquoi s’obstiner à vouloir le partager avec une personne qui ne l’aime pas et qui profite effrontément de lui ?

Depuis son interprétation au théâtre, Glenn Close nourrissait l’envie de porter ce personnage à l’écran. Séduit par son scénario, Rodrigo Garcia avec qui elle avait déjà travaillé : Ce que je sais d’elle… d’un simple regard et Nine Lives, a accepté de le réaliser. Le projet a ainsi réunit de très bons acteurs, Mia Wasikowska, Aaron Johnson, Janet McTeer… mais les motivations de cet Albert manquent de rationalisme. Le cœur a ses raisons me direz-vous et c’est vrai lorsque le cœur dicte la passion sauf que, dans ce cas précis, le cœur n’a pas l’air concerné par cette soudaine dévotion envers Helen, née plutôt d’une inspiration hasardeuse… Se marier avec une femme, partager sa vie et son secret, semblerait plutôt provenir du conformisme de la société, prise dans son rôle d’homme… Mais qui sait, peut-être y trouverez plus de charme et moins le besoin d’explication…
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