Critique : Les Papas du dimanche... vu un dimanche

Par · Publié le 30 janvier 2012 à 17h10
Dans ce fort contexte de début d'année parsemé de sorties attendues en matière de cinéma, qui peut se targuer d'avoir tenter de se pencher sur le film intimiste : Les Papas du dimanche ? Pas seulement les pères célibataires qui n'ont pas leurs enfants ce weekend...
Les Papas du dimanche, sorti ce 25 janvier 2012, fait partie de ces petites productions françaises qui n'ont pas peur des grands et qui, malgré une activité ciné chargée niveau sorties (Sherlock Holmes 2, The Descendants, etc.), pointent doucement le bout de leurs nez.

Le sujet de ce premier film de Louis Becker est assez simple mais pas si banale : Antoine (Thierry Neuvic), quadragénaire bourgeois à la tête d'une entreprise d'architecture navale s'effondre à la séparation de sa femme qui le trompait avec son associé. Le manque de ses enfants et la douleur de l'adultère deviennent alors le quotidien de cet homme qui, pour se réfugier, va vivre chez son meilleur ami Léo (Olivier Barroux) et sa femme Léa. Nous assistons donc à sa reconstruction lente et à son chemin de croix dans l'acceptation progressive de sa nouvelle situation.

Qu'est ce qui aurait donc pu me pousser à aller voir ce film un dimanche au milieu des choix proposés (excepté la pluie bien sur...) ?
Tout simplement le fait que j'appartiens à cette "catégorie" de père et que je me suis alors senti allouer d'une mission de reporting et d'analyse pour tous les papas partageant cette situation.

Tout d'abord, parlons du film en lui-même...
Au point de vue de l'image, cela nous rappelle, à regret, les téléfilms français dont nos mères nous imposaient le visionnage à cause du seul téléviseur du foyer (ce souvenir d'une torture visuelle n'aide donc pas mon objectivité). Les paysages du Poitou-Charentes ne sauvent pas le tout (en même temps le sujet n'y prête pas forcément). Mauvais point donc.

Thierry Neuvic, en père en reconstruction, est crédible mais malheureusement nous fait vite décrocher par la caricature de certaines scènes et par l'opposition trop marquée entre "effondrement" et "joie" lui donnant un air non-voulu de "jean-qui-rit/jean-qui-pleure". De plus, son mutisme du début de film est très vite fatigant. Les enfants réalisent une belle performance, quant à eux, notamment la jeune pré-ado, mais la mention spéciale revient, sans nulle doute, à Olivier Baroux, agréable et sympathique dans un rôle qui le fait sortir du délire totale de l'époque Kad et Olivier. Je le suivrai, pour ma part, très sérieusement dans ses prochaines apparitions sur grand écran...

Parlons maintenant surtout de l'histoire...
En tant que père célibataire, j'ai eu beaucoup de mal à m'identifier à ce papa un peu caricatural. Il ne se passe malheureusement pas grand chose et, excepté quelques sourires, le personnage principal ne parvient pas à être attachant. On passe 1h30 sans vraiment s'ennuyer mais au même titre que si on visionnait un "Zone interdite : les papas célibataires", la réalité en moins... J'aurais voulu dire "si voulez savoir ce que nous vivons, allez voir ce film!" mais je ne prendrais pas là le risque de vous induire en erreur car nous ne sommes pas tous cadre supérieur avec une deuxième maison au bord de la mer et dragués d'autres mamans célibataires avocates en mal d'amour...

Les Papas du dimanche est donc un film qui a voulu jouer sur la corde du reportage en filmant le quotidien (un peu à la Polisse) sauf que ce fameux quotidien est là plutôt singulier et conséquemment peu passionnant (performance de l'acteur principal aidant).
Louis Becker a donc voulu ici rendre un bel hommage aux pères célibataires et notamment à ses enfants mais celui-ci reste trop intimiste pour être partagé... mention dommage !
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