Argo : le bonus de la semaine

Par · Publié le 14 novembre 2012 à 17h53
Ben Affleck revient devant et derrière la caméra avec Argo. Depuis le 7 novembre au cinéma.

Ben Affleck a le goût du suspens et, pour la troisième fois consécutive, il nous prouve qu'il a tout le talent nécessaire à ce genre d'exercice. Avec Argo, il nous raconte comment, Tony Mendes (qu'il joue lui-même), agent de la CIA, parvient à faire sortir du Moyen-Orient, six américains considérés comme des espions. C'est l'histoire d'exfiltration la plus improbable jamais réalisée. C'est aussi le scénario de science fiction le mieux exploité sans jamais avoir été porté à l'écran.
Ben Affleck s'attarde sur un épisode de l'année 1979, aussi extraordinaire qu'exemplaire. Parce que les implications politiques étaient alors bien trop importantes, les détails de cette affaire ont été tenus secrets jusqu'au mandat de Bill Clinton. Inspiré de faits réels, le film dévoile le sauvetage de ces six américains grâce à une manœuvre " cinématographico-politique ".

Le film démarre avec une rapide chronologie de l'Iran. Elle s'arrête 4 novembre 1979, devant les portes de l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran. Le personnel est pris en otage par les activistes. Six personnes parviennent à s'échapper et trouvent refuge chez l'ambassadeur du Canada. La CIA échafaude un plan excentrique pour les ramener aux Etats-Unis avant qu'ils ne soient repérés et tués. L'idée : réaliser un faux film. Dans le but de rendre crédible un tournage en Iran, tous les moyens sont bons : scénario, comédiens, promotion... Tony Mendes doit ensuite se rendre sur place, faire croire aux autorités que les six diplomates appartiennent à l'équipe du film et rentrer avec eux.  Ni vus, ni connus. Un projet qu'il va falloir défendre non seulement auprès du gouvernement américain, mais également des concernés. 

Si l'esprit fertile d'un réalisateur avait inventé une histoire comme celle-ci, le film aurait été jugé tiré par les cheveux. La véracité des faits donne encore plus de force à la tension créée par Ben Affleck. Tant le réalisateur que l'acteur, restituent l'ampleur du rôle joué par l'agent dans le dénouement de la situation : les risques qu'il encourt pour ces civils et pour lui-même. C'est bien l'enjeu humain ici que l'on retiendra plutôt que politique. Même si la toile de fond est indissociable de son contexte historique, Argo est avant tout intéressant pour cette mise en abyme. On en viendrait même à espérer que certains films aient été initialement fomentés pour servir des besoins autres que cinématographiques. 

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