Déconfinement : les salles de sport se mobilisent pour une réouverture des clubs dès que possible

Par · Photos par · Publié le 29 mai 2020 à 19h38
Avec l'annonce des détails de la phase 2 du déconfinement jeudi 28 mai par le Premier ministre, les salles de sport ont eu la confirmation de leur réouverture à partir du 22 juin en zone orange et dès le 2 juin en zone verte. Pourtant, dans la crainte d'un effondrement imminent du secteur, les principales enseignes de fitness parisiennes demandent au gouvernement la réouverture simultanée de leurs clubs. Entretien avec Céline Rémy-Wisselink, co-fondatrice de Neoness.

Quel avenir pour les salles de sport après la crise ? Jeudi 28 mai, l'annonce de la phase 2 du déconfinement par le Premier Ministre confirmait la réouverture des espaces couverts fermés aux responsables des salles de sport à partir du 22 juin pour les départements en zone orange, et dès le 2 juin pour ceux en zone verte. Comme pour les gymnases ou les salles polyvalentes, les clubs sont désormais fixés sur une réouverture avant l'été seulement à partir du 2 juin, si les conditions sanitaires restent favorables d'ici là.

Dans une situation critique depuis le début de la crise, les patrons des grandes enseignes de fitness se mobilisent pour avertir à l'unisson l'exécutif sur l'urgence d'une reprise de l'activité normale sans plus attendre, dès le 2 juin, et ce peu importe les différentes zones. Passé cette date, la co-fondatrice de Neoness Céline Rémy-Wisselink affirme que "l'ensemble de la profession fermera boutique". 

Comme on le sait depuis l'annonce du plan de déconfinement par le Premier ministre, la phase 2 commence dès le 2 juin. Et de la même manière que les musées, les cinémas, les lycées et les grands magasins ou parcs d'attractions situés en zone rouge, les salles de sport situées en zone verte pourront rouvrir dès le 2 juin. Pour les salles de sport parisiennes, la réouverture de leurs espaces est fixée en date du 22 juin. Toutes les réponses à vos questions, c'est par ici

Forcément, il s'agit là d'un combat déséquilibré, opposant le David des salles de sport au Goliath de l'État. Dès les premières lueurs du confinement, la responsable du groupe Verona nous confie que "les organisations professionnelles ont organisé des conférences téléphoniques quotidiennes" entre les différents acteurs du secteur, afin de répondre efficacement aux enjeux liés à la crise sanitaire. En priorité, il fallait alors "définir ensemble les mesures de fermeture des établissements" pour, dans un second temps, "travailler sur une date de réouverture, et organiser des groupes de travail sur les modalités"

Dans l'anticipation des décisions gouvernementales, les enseignes de fitness ont rapidement répondu aux défis pratiques et aux directives sanitaires. Autant sur les modalités de remboursement de leurs adhérents, qu'avec la mise en place d'un protocole sanitaire strict, les acteurs du secteur se sont adaptés en se tenant la main. D'ailleurs, la chef d'entreprise est bien consciente qu'il est ici question d'un "combat collectif". D'abord, elle témoigne qu'"à la demande des cabinets ministériels, l'ensemble des représentants des grandes enseignes ont co-écrit un plan de reprise commun", soit les consignes incontournables à respecter par tous pour un retour à la normale. 

Aussi, ce plan de reprise prend surtout en compte les spécificités propres au secteur du fitness. Pour la manager, "le premier axe important, totalement différenciant, c'est la capacité à gérer les flux par des portes d'accès". Autre particularité et axe de reprise : "limiter le nombre de clients, par des réservations en ligne", qui permettent de "garantir aux clients qu'il n'y aura pas un nombre trop important de personnes". Les enseignes se sont accordées sur le respect d'un périmètre "d'un client tous les 4 ou 5m2". Autant de raisons qui devraient inciter l'exécutif à donner son feu vert pour une reprise sans heurt. Sauf qu'à l'heure actuelle, l'urgence pour les clubs, elle est surtout d'ordre économique.

72% des clients veulent reprendre dès la fin du confinement

Aujourd'hui, Céline Rémy-Wisselink travaille avec les autres chaînes sur les différents scénarios de reprise, alors qu'ils enregistrent une "perte de chiffre d'affaires annuel de 30 à 50%". Le mois de juin, "c'est la date limite pour toute la profession", confirme-t-elle, puisque "les aides de l'État sont indispensables et exceptionnelles, mais elles ne compensent en rien la perte de chiffre d'affaires". Si les clubs restent fermés après le 1er juin, "il faut pouvoir le dire à nos clients", avertit-elle. Neoness a d'ailleurs réalisé une étude auprès de ses clients pour savoir quand ils jugeraient utile de reprendre le chemin de la salle : ils seraient "72% d'entre eux à vouloir reprendre dès la fin du confinement", quand "15% se déclarent prêts à reprendre dans le mois qui suit le confinement".

Des statistiques édifiantes, qui ne devraient pourtant pas avoir la moindre incidence sur les décisions gouvernementales, tant le caractère inconnu de cette épidémie brouille les pistes. Toutefois, les patrons d'enseigne gardent tous comme elle la même certitude : "le sport améliore nos défenses immunitaires, c'est un moyen de lutter contre la maladie, autant redémarrer tout de suite"

Informations pratiques
Commentaires
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche