Le psg au féminin - chapitre i : ascension ?

Par · Publié le 4 janvier 2010 à 0h
A l'heure où les hommes reprennent le chemin de l'entraînement, il convient de rendre hommage à l'excellent parcours de l'équipe féminine du PSG. A quasiment mi-parcours, les filles en Rouge et Bleu sont invaincues et pointent en tête du championnat de D1, avec un point d'avance sur l'Olympique Lyonnais, vainqueur des trois dernières éditions et régulièrement placé en Ligue des Champions. Alors, pourquoi pas le titre ?
Avant l'été 2009, le néant. Ou presque. Le seul véritable fait d'armes de la section féminine du PSG, fondée en 1991, eut lieu en 2008, quand les filles d'Eric Leroy ont atteint la finale du Challenge de France, équivalent féminin de la Coupe de France. Mais à l'instar des hommes quelques jours auparavant, les filles se sont inclinées en finale. Comme pour les hommes, ce fut au Stade de France, et contre le même adversaire : l'Olympique Lyonnais. Les filles n'avaient pu résister à la tornade gone, s'inclinant 3-0 après avoir tenu le choc en première mi-temps (0-0). Et cette année-là, les filles ont atteint le meilleur classement en championnat de leur histoire, finissant cinquièmes d'un championnat dominé par... l'OL.



La saison 2008/2009 s'annonçait comme celle de la confirmation. Mais il n'en a rien été. Les Rouge et Bleu ont fini 8èmes (sur 12) du championnat et ont été éliminées dès les 16èmes de finale du Challenge de France par le Mans, club de deuxième division. Simon Tahar, Président de l'association PSG et donc de la section féminine, a donc décidé de mettre les moyens pour que les filles du PSG puissent concurrencer les filles du Président Aulas en cette saison 2009/2010.



Eté 2009 : l'heure des grandes manoeuvres



Pour commencer cet exercice, l'entraîneur Eric Leroy laisse sa place à deux femmes, Camille Vaz et Karine Noilhan (cette dernière dirigeait l'équipe de DH auparavant). Brigitte Olive-Henriques, ancienne internationale (40 sélections en équipe de France), est quant à elle devenue manager général. Et l'effectif est renouvelé en qualité, avec l'arrivée de nombreuses joueuses aguerries aux joutes de la D1 pour encadrer l'ossature existante. Et en tête d'affiche, deux internationales françaises revenues (en prêt) de leur escapade américaine : Sonia Bompastor (29 ans), défenseur aux 111 sélections en équipe de France et élue meilleure joueuse de D1 en 2008, et Camille Abily (25 ans), milieu aux 59 sélections. Imaginez Gallas et Lass Diarra rejoignant l'équipe masculine !



Deux joueuses titrées ensemble 4 fois championnes de France, d'abord à Montpellier en 2004 et 2005 (plus un Challenge de France en 2006), puis... à Lyon, en 2007 et 2008 (plus le Challenge en 2008 face... au PSG, forcément). Après une saison dans la ligue professionnelle US (au Washington Freedom pour Bompastor, au Los Angeles Sol pour Abily), le duo répond au défi lancé par le Paris Saint-Germain. Tout comme les internationales tricolores Elise Bussaglia (A), Zohra Ayachi (-19 ans) ou encore Charlotte Poulain (-17 ans), pour ne citer qu'elles. Comme le souligne Camille Abily sur le site de la FFF, "l'effectif parisien était de qualité mais aussi très jeune dans l'ensemble. L'arrivée des "Américaines", d'Elise Bussaglia, de Jessica Houara ou Julie Soyer a permis de combler ce petit manque de maturité dans le jeu et dans le vestiaire. C'est un atout précieux notamment lors des grands rendez-vous."



Pour chercher les sommets, le PSG a donc recruté solide et expérimenté pour encadrer les jeunes, qui se connaissaient pour la plupart depuis le CNFE de Clairefontaine. Et la mayonnaise a pris. "Il a fallu faire ses preuves, ce qui a créé une nouvelle dynamique au sein du groupe. La concurrence, très forte cette année, a fait son apparition et pousse chaque fille à se dépasser. On le voit même aux entraînements, où l'application est à son maximum. J'ai la sensation d'ailleurs d'énormément progresser au contact des meilleures", a déclaré Laure Boulleau, cadre du PSG depuis 2005 et néo-internationale à 23 ans, sur le site de la FFF.



Défense de fer et début de médiatisation



Et toute l'équipe semble avoir progressé, puisque le PSG n'a encaissé qu'un seul but en 10 matches de championnat ! Et ce fut à la 91ème minute du dernier match disputé par les filles, sur la pelouse du Stade Gerland, face à l'OL et son attaque de feu (47 buts en 10 matchs). Karine Noilhan, la co-entraineur, sur le site officiel du PSG, a rendu hommage à ses joueuses : "les filles peuvent être fières de ce qu'elles ont réalisé. (...) Lorsque l’on compare les infrastructures des deux clubs, elles peuvent sortir la tête haute de ce match. C’est un réel bonheur d’entraîner cette équipe et les résultats actuels sont le fruit d’un groupe et d’un staff soudés comme jamais." Avant le but égalisateur de l'Olympique Lyonnais, le PSG a marqué 28 buts, et surtout n'en a encaissé aucun en un peu plus de 900 minutes ! L'équipe affiche à la trêve un bilan de 8 victoires et deux matchs nuls (0-0 à Montpellier, et donc 1-1 à Lyon).



Et au milieu de ce beau gâteau, il y eut une cerise. Le 18 octobre dernier, les filles ont joué pour la première fois sur la pelouse du Parc des Princes, lors de la 4ème journée face à Juvisy. 5892 spectateurs (record d'affluence pour un match de D1 féminine !), sans compter les téléspectateurs de NRJ Paris, ont assisté à la victoire des Parisiennes sur leurs homologues de l'Essonne. Mais plus que le résultat, c'est la volonté du PSG de promouvoir son équipe féminine qui marque les "anciennes" comme Laure Boulleau : "Je n'avais jamais vécu cela depuis que je suis ici. Il y a beaucoup de communication autour de l'équipe féminine. Le site internet du club réalise un gros travail de suivi de notre équipe. Cela est dû à la volonté de Simon Tahar, le président de l'Association mais coïncide également avec l'arrivée de Brigitte Olive-Henriques, elle a su monter un projet ambitieux pour l'équipe en s'inspirant d'ailleurs du travail effectué par la section professionnelle masculine."



Poursuivre le travail, même sans les "Américaines"



Malgré ce bilan plus que positif à presque mi-saison, les filles restent prudentes, et ne veulent pas encore parler de titre. "Le projet parisien est tout neuf. Il porte sur trois ans. Ce serait présomptueux de parler de titre dès cette saison. Notre ambition est de finir à l'une des trois premières places. Ce serait déjà très bien", ajoute Camille Abily. Et la prudence est d'autant plus grande que les deux "Américaines", Bompastor et Abily, devront retourner aux Etats-Unis fin janvier, à la fin de leur prêt. Deux départs qui seront difficiles à combler.



Avec un point d'avance sur l'OL, quatre sur Juvisy et cinq sur Montpellier, la seconde moitié du championnat promet d'être passionnante. Dans la ligne de mire de Laure Boulleau et de ses partenaires, une première qualification dans l'histoire de la section féminine pour la Ligue des Champions : "On sait que la deuxième place est désormais qualificative pour le tour préliminaire de la Champions League. Cela serait grandiose pour le club d'y parvenir. La spirale est positive actuellement, il faut en profiter." Et si les filles parviennent à conserver leur première place, le but encaissé à Lyon dans les arrêts de jeu ne sera plus qu'un lointain souvenir. Et la Coupe d'Europe sera alors la cerise d'un très gros gâteau. Celui de la confirmation.



» Le classement du Championnat de France de D1 Féminine : Cliquez ici




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Mots-clés : feminines
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