Les chroniques de planète - le plan fonctionne !

Par · Publié le 31 août 2010 à 0h
Face aux problèmes de violence que le PSG a pu rencontrer ces dernières saisons (deux décès de supporters entre 2006 et 2010 notamment), les dirigeants parisiens ont décidé de passer à l'action. Le résultat de leur longue réflexion a été de déterminer un plan visant à éparpiller les groupes de supporters, ceux-là même qui étaient jugés responsables de la violence existant dans ou en dehors du Parc des Princes. Un mois après la mise en application officielle de ce plan, il est temps d'en faire le point... sans langue de bois.
Le plan Leproux ne séduit pas les supporters...

Le plan Leproux ne fait pas l'unanimité, et c'est un euphémisme. Les supporters parisiens les plus anciens, les abonnés ou même ceux qui étaient habitués aux virages Boulogne et Auteuil ont peu goûté les choix du président du Paris Saint-Germain. Entre l'annulation des abonnements en virages, le placement aléatoire et la dissolution de certaines associations, le message était on ne peut plus clair : on voulait se débarrasser d'eux. Dès lors, ces supporters qui faisaient de l'ambiance du Parc l'une des plus belles de France, si ce n'est la plus belle, se sont sentis trahis et ont, dans l'ensemble, refusé de remettre les pieds dans un Parc des Princes qui ne leur ressemblait plus.

Mais outre le débat sans fin sur la proportion de supporters violents présents parmi la masse des réels passionnés, cette décision de Robin Leproux, même s'il faut bien reconnaître qu'il fallait faire quelque chose, a finalement été jugée comme anti-parisienne, puisque excluant du Parc ceux qui constituent ce que l'on nomme communément le "12e homme".

Comme on pouvait s'y attendre en ce début de saison, un temps prometteur avant de s'avérer finalement décevant d'un point de vue sportif, le nombre de spectateurs présents n'a pas permis au Parc de remplir ses tribunes qui ont été au mieux à moitié pleine durant ce mois d'Août. Le PSG a pourtant accueilli deux grands clubs historiques : l'AS Saint-Etienne en ouverture du championnat puis les Girondins de Bordeaux dans le cadre de la 3e journée de Ligue 1. Et force est de constater que le plan du président a fait des dégâts en terme d'affluence. En effet, alors que Robin Leproux annonçait la veille du match face aux Stéphanois que 35 à 40 000 supporters étaient attendus, ils n'ont finalement été que 22 600. L'affiche PSG - Bordeaux n'a quant à elle rameuter que 30 000 spectateurs alors que ce type de rencontre remplissait généralement le Parc lors des saisons précédentes.

Dès lors, en l'état, la fréquentation des tribunes n'est pas très réjouissante. Mais surtout, il faut savoir que ces affluences n’ont pu être atteintes que grâce aux nombreuses invitations distribuées lors de ces deux premières rencontres. Ces dernières s’élevaient à 15000 unités pour le match contre les Verts contre 12000 pour la rencontre opposant Paris aux Girondins selon RMC.

Finalement, le nombre de spectateurs payants, c'est-à-dire ayant fait réellement le choix de se rendre au stade malgré la contrainte du prix, n'a été que de 7 600 pour la 1ère journée et de 18 000 face aux Bordelais. Bien sûr, ce système d'invitation existait auparavant mais dans des proportions bien plus faibles.

Mais ce à quoi ne s'attendait pas l'ancien patron de RTL, c'est que son plan d'action allait mécontenter outre les supporters, les grands patrons du club, Colony Capital.

...tout comme l'actionnaire !

En éloignant les supporters du Parc, Leproux a certainement trouvé un moyen imparable de ne plus les voir s'y battre et ainsi d'éradiquer toute violence au sein de l'enceinte parisienne. Mais le président du PSG n'a pas réussi que cela. Il a également réussi à faire tiquer l'actionnaire majoritaire du club, le fonds de pension américain Colony Capital, qui comme chacun le sait est assez près de ses sous. En effet, alors que les grands patrons rechignent à débloquer des fonds afin de permettre à Paris de signer de grands joueurs, ils sont également en train de se rendre compte que le plan Leproux est en train de leur faire perdre de l'argent en terme de billetterie. Il est effectivement assez évident de remarquer sans faire maths sup que quelques 7 000 places vendues rapportent nettement moins que 45 000.

Dès lors, le soutien de Sébastien Bazin pour le président du club pourrait commencer à s'effriter. Et même si le plan n'était pas prévu pour s'inscrire dans le long terme, ses effets immédiats sont très mal vécus par les actionnaires du club. De quoi le faire annuler ? Il sera difficile de faire totalement machine arrière, mais si les pertes financières devaient atteindre des proportions trop grandes, nul doute que Bazin and co réfléchiraient à une solution bis afin de limiter les effets négatifs de cette action pour leur portefeuille.

Et après ?

Lors de son prochain match à domicile le 11 septembre, Paris accueillera l’équipe d’Arles-Avignon, fraîchement promue de L2. Outre les soucis de sécurité que peut engendrer un match de football entre le PSG et un club proche de L’OM, la direction parisienne devra résoudre le cas épineux de la billetterie d’un match qui ne devrait pas déplacer les foules.

Finalement, le plan Leproux est un réel succès. Il visait à éradiquer la violence liée au Paris Saint-Germain et cela semble pour le moment une réussite. En effet, en enlevant le facteur humain de l'équation, le président du Paris Saint-Germain est parvenu à ses fins : s'il n'y a plus de spectateurs, il n'y a plus de conflit... Quoique les médias parviendront certainement à nous en dévoiler quelques-uns, ceux-là même qui font état d'une manifestation violente
ponctuée par quelques 240 interpellations alors que celle-ci était totalement pacifique... Ceux-là même qui oublient de parler du caillaissage du bus marseillais par des "supporters" bordelais lors du dernier Bordeaux - OM...
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