Je laisse l'Afrique ramper sur le seuil d'une maison au confort standard européen.
On sait tout de la manière dont les africains meurent et rien de la manière dont ils vivent.
Un couple d'humanitaires , la quarantaine énervée. Lui avait la tâche d’aménager 400 puits munis de pompes… 14 ans plus tard, trois fonctionnent… C’est leur dernière soirée en Afrique, ils attendent leur successeur, un autre Suédois qui n’arrive pas. Dans cette pièce folle, l’Afrique grignote l’espace et les têtes. Ce sont des Blancs qui cauchemardent, un trio qui danse au bord du grotesque, comique à pleurer.
Les personnages principaux de cette pièce sont les Noirs. Mais on ne les voit pas. Je ne suis pas venu en Afrique pour des raisons romantiques. Il n’y a rien de paradisiaque là-bas, bien au contraire. Mais depuis mon enfance je savais que je devais m’y rendre un jour. À présent j’ai une tour d’observation en Europe et une autre en Afrique. Ça me permet de voir le monde plus clairement, surtout l’Europe… Je suis en colère quand j’entends comme on parle de l’Afrique. On sait tout de la manière dont les Africains meurent, et rien de la manière dont ils vivent ! Il est temps que l’Afrique envahisse l’Europe avec ses histoires, comme l’a fait l’Amérique latine dans les années soixante. L’Occident ne se soucie que de l’avenir. De ce qui arrive, de ce qui vient après. Nous devons rester penchés en avant, et nous perdons le lien à l’Histoire… Ce que j’ai vu en Afrique, c’est l’Europe. L’Afrique fait de moi un meilleur Européen.
mise en scène: Jean-Pierre Vincent
assistante à la mise en scène: Frédérique Plain
dramaturgie: Bernard Chartreux
décor: Jean-Paul Chambas assisté de Carole Metzner
costumes: Patrice Cauchetier
lumières: Alain Poisson
son: Alain Gravier
maquillage: Suzanne Pisteur
avec:
Jacques Bonnaffé – L’homme
Jean-Charles Dumay – Le successeur
Luce Mouchel – La femme
du mardi 17 janvier au samedi 18 février à 20h30
les dimanches à 15h00
relâche les lundis,
dimanche 22 janvier et mercredi 1er février
Réservation: 01 44 95 98 21
N.C.