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· Publié le 14 décembre 2011 à 16h50
Dans Obstinato, les ziczazous poursuivent leur aventure sonore et musicale en creusant avec brio une veine plus poétique, d’inspiration plus contemporaine et plus cinématographique.
S’ils excellent toujours dans le détournement d’objets à des fins musicales, les compostions et la scénographie racontent cette fois ce qu’est la création collective. Dans le ruban sans fin de la musique qui occupe la scène, selon le principe de l’Ostinato, ils s’amusent à être interchangeables, artisans à la chaîne de mélodies inspirées et savantes, où chacun prend sa place à tour de rôle sur de drôles d’objets détournés, là un barbecue-xylo, ici un accoudoir de fauteuil qui devient harpe, plus loin un orgue en tuyaux PVC…
Dans l’évidence de la camaraderie au long cours, la virtuosité du groupe (30 ans de musique ensemble) est frappante. Le clou du spectacle, c’est cette reprise d’une beauté hallucinante du Clan des siciliens, jouée à 18 mains aux sanzas, verres frappés et frottés, autour d’une table ronde et lunaire -Mélies- filmée en plongée. Sous le regard tendre et affûté du metteur en scène Jean-Pierre Bodin (l’auteur du Banquet de la Sainte-Cécile), qui s’intéresse depuis longtemps à la vie des groupes de musiciens, fanfares de village ou groupes de bals, les Ziczazous, en bande ou en solo, ont réussi à se ressourcer, à faire un spectacle encore une fois surprenant, un spectacle puissant qui témoigne de leur maturité d’artistes. Unis comme les doigts de la main, ils joueraient leur musique les yeux fermés.
Christine François.
