Interview vincent delerm

Par · Publié le 4 février 2009 à 10h55
Vincent Delerm a sorti le 3 novembre dernier un nouvel album " Quinze Chansons ". Rencontre avec l'interprète de " Fanny Ardant ".

A l'occasion de sa tournée française qui débute le 22 janvier, Vincent Delerm se dévoile sur son dernier album intitulé Quinze chansons :
1/ La tournée commence bientôt. En écrivant l’album, vous pensiez déjà à ce que seraient les chansons sur scène ?
La plupart du temps oui. Les unes après les autres, on se demande ce qu’elles vont donner. On sait que certaines vont y gagner d’autres y perdre. Celles qui vont y perdre ne seront pas dans le spectacle. Je ne suis pas fou. Sur l’album, on a une façon de chanter assez égale alors que parfois cela nécessite d’interpréter vraiment.
2/ Depuis toujours vous avez des chansons qui ne sont pas sur les disques et qu’on n’entend que sur scène. Y aura t-il encore des inédites cette fois ci ?
Oui, j’aime bien faire ça car ce sont des moments d’écoute très différents. Il y a une écoute totale quand les gens découvrent les paroles. Et même si ce n’est que pour une ou deux chansons, j'ai toujours envie qu’il y ait quelques petits moments comme ça. C’est un moment où tout le monde est relié au texte. C’est assez excitant à faire, donc c’est encore le cas cette fois-ci.
3/ On dit toujours « Delerm sur scène c’est super drôle ». Vous avez encore une fois des petits intermèdes, des effets de mise en scène, ou le concert est t-il très sobre ?
Non. Je n’ai pas forcément la volonté que ça soit drôle tout le temps mais je veux qu’il se passe des choses. J’ai vu des chanteurs sur une même tournée, à deux ou trois mois d’écart, faire semblant d’improviser une blague qui était en fait la même du mois de mars au mois de juin. Je me suis dit qu’il fallait faire un spectacle très écrit, ne pas donner l’impression qu’on est dans l’improvisation. Quand on a un truc très écrit à faire, il se trouve qu’on est beaucoup plus disponible pour les choses qui se passent, un problème technique ou une réaction du public. J’aime bien cette dynamique là.



8/ Dans les médias, on vous a fait une image de chanteur bobo, de chanteur un peu parisien. Vous avez l’impression d’être l’incarnation d’un certain « chic parisien » ?
C’est difficile à dire. Les artistes se plaignent souvent des étiquettes. Je pense qu’on les crée de toutes pièces et qu’il faut les assumer. J’ai fait un album sur un Paris fantasmé, je n’étais pas parisien à l’époque. Finalement, je véhiculais beaucoup cette image là. Après j’ai fait autre chose mais il se trouve que le premier album a été le plus médiatisé. Il est donc assez logique qu’il y ait cette idée là. En même temps, les gens qui me suivent depuis le début savent que ce n’est pas que ça. Mais je ne m’en défends pas plus que ça. Ça fait partie de moi.
10/ Vous avez beaucoup de chansons à la première personne mais cette première personne n’est pas vous, c’est le personnage. Il y a-t-il des chansons qui sont vraiment à la première personne ? Vincent Delerm qui parle de lui et qui raconte sa vie ?
J’ai le sentiment que sur chaque album, il y en a une. Sur mon premier album, c’était « L’heure du thé », qui parle de quelqu’un qui passe la nuit avec une fille et qui repart le matin habillé de chez elle comme la veille. Ce sont souvent des chansons d’amour, il faut le reconnaitre. Quitte à faire une chanson d’amour, autant parler de soi. Ce sont des chansons qui sont toujours un peu plus intimidantes. J’avais eu beaucoup de mal à chanter « L’heure du thé » devant mes parents. Quand j’ai commencé, pourtant ce n’est pas hyper sexe, il y avait un truc très intime et ça m’intimidait de la chanter.





14/ Faites-vous très attention aux critiques qui vous sont faites, et si oui de quelle manière ? Vous en tenez compte ? Est-ce que dans l'album d'après, vous voyez dans votre travail une trace ou une cicatrice de ce qui a été dit sur vous ?

A un moment donné dans mon parcours je me suis posé cette question. C'était après mon deuxième disque, Kensington Square. Il y a eu peu d'articles négatifs mais ceux qui étaient négatifs étaient très négatifs et assez violents. Pour calmer le jeu, je me suis posé des questions sur l'album qui a suivi, « Les piqures d'araignées ». C'est un album qui a tenu compte des critiques. Il y avait moins de noms propres, j'avais presque un sourire sur la pochette parce qu'on me disait que je faisais tout le temps la gueule. Quand on tient compte des critiques, il ne faut surtout pas perdre le fil de ce qu'on a vraiment à dire. Ça m'a permis, pour le dernier album, de faire quelque chose sans tenir compte du tout des critiques.



Interview réalisée par Bertrand Dicalle.
Crédits : Mélanie Elbaz
Source : tele-vision



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