Les naive new beaters : l'interview

Par · Publié le 18 juillet 2009 à 0h
Les Naive New Beaters ont joué sur la scène des Solidays, le 28 juin dernier. Si vous les avez manqué, ils seront de retour sur la capitale le 15 août, à l'occasion du Festival Fnac Indétendances de Paris Plages.

Bonjour les Naive New Beaters. Tout va bien pour vous, avec ce premier album. Est-ce que vous pouvez nous faire chacun une petite présentation ?
David : Je suis David Boring, chanteur américain.
Eurobelix : Moi c’est Eurobelix, l’homme machine.
Martin : Moi c’est Martin Luther BB King, guitar hero pasteurisé.

Qu’est-ce que Naive New Beaters ? C’est un état d’esprit ?
David : Très simplement, les Naive New Beaters c’est un groupe de musique constitué de trois personnes ici présentes. On fait surtout un mélange de style. Au final, on dit que c’est de la « pop rappée ». Il y a des sentiments chaloupés. C’est un peu inspiré de la Californie dans le cœur.

Chacun a une fonction précise, et peut parler du domaine qu’il affectionne ?
David : Je suis David Boring, chanteur américain.
Eurobelix : Tu l’as déjà dit… Moi je suis un homme machine.
Martin : Moi je joue de la guitare avec les dents.

On dit de vous « trois rigolos imprégnés de la culture de la vanne permanente et du huitième degré ».
David : Ça va très loin, c’est intellectualisé tout ça.
Eurobelix : Tu ne sais pas compter jusqu’à 8 déjà.
David : C’est vrai qu’on aime bien s’amuser.

Musicalement, vous étiez tous les trois sur des modes un peu différents.
Comment a marché la fusion entre tous les trois ? Chacun est allé rapper de son côté ?
Eurobelix : C’est un mélange d’influences, il y a des beat électro, un peu inspiré par le rap, un peu de grosse guitare, parce que Martin écoutait plus de rock. David Boring a une voix un peu plus hip hop. Donc ça fait un mélange. Je ne sais pas comment ça s’est passé au tout début.

Musicalement, vous n’avez pas forcément les mêmes gouts, comment vous vous êtes rencontrés ?
David : A la toute première rencontre, on était à une sorte de vernissage / expo / musique, qui était très bizarre. Il y avait Martin, Euro, et John, un ancien saxophoniste. Il faisait un concert, moi j’exposais des photos. Personne n’écoutait le concert, et personne ne regardait les photos. J’ai fait le chauffeur de salle. J’ai chauffé à fond.
Martin : Nous ça nous a bien plu.
David : On s’est dit « Les gars, il faut qu’on fasse les Naive New Beaters ». C’est ce qu’on a fait.

D’ailleurs, vous êtes vraiment un groupe de scène. Vous en faites un paquet, vous allez participer à plein de festivals. C’est vraiment la scène qui vous a donné envie d’entrer en studio ?
David : Pas vraiment, à la base, on est à la maison en train de faire de la musique. Le premier concert, on s’est dit qu’il y avait du boulot !
Eurobelix : J’avais peur des concerts au début !
David : C’est vrai, Euro voulait mettre un masque, il a eu cette idée géniale et il voulait être un personnage robot
Martin : Et il a gardé quelque chose au niveau de la danse.
David : On a commencé à faire du home studio, a bricolé les choses. On a pris gout aux concerts. Là on fait plus de scène que de studio.

Il n’y a rien qui vous gène dans tous les rapprochements que l’on peut faire avec Daft Punk, Justice, toute cette french touch et pas seulement. Ce sont des exemples qui vous flattent ?
Martin : Ce ne sont que des beaux exemples à suivre, ne serait-ce qu’en termes de carrière. Musicalement, ce n’est pas ce qu’on fait mais ce sont des bons gars.
David : On ne se sent pas non plus dans toute cette scène électro. Parfois on parle d’autres groupes de rock en France. Ce n’est pas non plus notre scène.
Martin : On est un peu orphelin, on n’a pas de famille musicale.
David : Mais ça ne veut pas dire qu’on n’est pas sympa, ou qu’on n’a pas d’amis. C’est juste une question de rencontre.

Vous avez testé des choses que vous n’avez pas gardées ? On sent quand même qu’il y a un grain de folie.
Martin : On a fait des imitations de chien.
David : Il y a une chanson que j’adore, c’est un slow que j’ai fait pour mon petit chien, qui est sur la pochette, qui s’appelle Java. C’est un slow pour le petit jack russel. On ne l’a pas gardé, Martin et Euro n’était pas pour.
Martin : Mais tu pourrais faire une carrière solo où tu déclamerais ta flamme pour ton petit chien.
David : Il est quand même bien !

C’est quoi ce rêve californien ? C’était le tien puis il a été partagé par tous les trois ? En quoi vous rêvez de la Californie ?
C’est en ça qu’on s’est retrouvé en plus de la musique. Lui a passé son enfance là bas, nous on y est allé de notre côté, sans forcément faire de la musique ensemble.
David : C’est le seul moyen qu’on a trouvé pour se dire qu’on est sur la même longueur d’onde.
Martin : On a trouvé ça très sympa, avec les palmiers, les autoroutes, les Cadillac, les filles en patin à roulette.
David : On s’est promis qu’on allait bientôt rentré au bled.

La Californie, c’est un peu les Red hot chili peppers. Est-ce un groupe référence pour vous ?
David : Dans l’esprit, c’est une attitude assez cool. Musicalement, j’ai un peu écouté, j’ai roulé des galoches sur « Under the bridge ».
Martin : Ce n’est pas forcément la plus grosse influence. J’aime bien Weezer, Bickie Joe, Suicidal tendancies pour le côté chicanos métaleux.
David : Les Doors, Dr Dre, les potes à Snoop…

Est-ce que quand vous vous baladez en concert, on parle de vous en tant que groupe français ? Est-ce qu’il y a une pate française dans ce que vous faites ? Toi tu peux le revendiquez, vous avez la légitimité de chanter en anglais. Est-ce que vous sentez qu’il y a un engouement français autour de votre musique ?
Martin : Souvent, on nous dit que si on ne nous connaissait pas, on ne pourrait pas dire si on est Français, Américain ou autre.
David : Souvent on nous dit qu’on vient de Porto Rico, et qu’on n’est pas vraiment de Californie.
Martin : Je prends ça comme un compliment.
David : Mais c’est vrai que quand on est dans un pays étranger, on est un groupe français. Mais on n’est pas perçu comme une musique purement française.
Eurobelix : On a fait des remix électro qui nous associent un peu à la scène française.
Martin : C’est la french touch 2.0.

Electro, rock… On vous range dans différentes catégories ? Ça vous plait bien ?
David : On a réalisé que tout dépend du style de musique qu’on écoute. Si tu écoutes de l’électro, tu ne vas pas vraiment dire que nous on fait de l’électro, tu vas dire que c’est du rock. Si tu écoutes du rock, tu vas dire qu’on fait de l’électro.
Eurobelix : Et ceux qui écoutent du rap nous disent qu’on fait de l’électro rock.

Comment ça fonctionne pour les paroles, vous faites une sorte de conversation, tu balances ton flow et tu leur demandes leurs avis ?
David : On aime bien faire tout ça ensemble. Ça part d’un thème. C’est un peu plus moi les histoires. Dans le flow, la manière de poser les choses, on essaie de plaire à tout le monde. Personne n’impose rien.

Vous vous servez beaucoup d’internet pour répandre le buzz. C’est un truc essentiel pour vous. J’ai vu que sur votre page Myspace, on peut jouer au casino.
David : Internet nous sert beaucoup. Le clip de « Live Good » a beaucoup tourné sur internet, ça nous a pas mal aidé. Vu que ça tourne sur internet, ça nous aide à faire connaitre notre musique à l’étranger. C’est beaucoup plus rapide. On a joué au Mexique grâce à Internet.

Ca veut dire qu’on vous envoie des messages, des fans qui sont un peu partout dans le monde.
Tous : Il y a des gens qui sortent des pulls de leur grenier, on a reçu pas mal de pulls.
Des jolis et des moins jolis. Et des dessins du Mexique avec des monstres.

Merci les gars, merci beaucoup.


Propos recueillis par THIERRY BAUMANN.
Crédits Photos Cinq 7


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