Le Roi Lear au Théâtre de la Ville, le report

Par · Publié le 13 mai 2014 à 8h55
Pour les 350 ans de Shakespeare, Christian Schiaretti fait un joli cadeau au dramaturge britannique en présentant, sur la scène du Théâtre de la Ville, une adaptation particulièrement réussie du Roi Lear, visible du 12 au 28 mai 2014.

C'est un mariage fort heureux que celui de William Shakespeare, d'Yves Bonnefoy et de Christian Schiaretti. Si nous ajoutons à cela le prestige du Théâtre National Populaire (que notre metteur en scène dirige) et celui du Théâtre de la Ville, c'est un bien joli papier que nous avons là. C'est beau si le papier en effet, mais dans les faits, c'est finalement encore mieux.

Pendant plus de 3 heures en effet, le public d'habitués du Théâtre de la Ville a pu découvrir, en ce soir de première du 12 mai 2014, une pièce d'une qualité comme il en existe assez peu. Justesse, émotion, humour, étonnement... Le Roi Lear mis en scène par Schiarreti est incontestablement une des pièces les plus épatantes de cette saison. 

Nous ne présentons plus le Roi Lear, d'ordinaire, mais faisons le tout de même, juste pour le plaisir de s'y plonger encore un peu. Le monarque anglais, déjà d'un âge avancé, ne sait plus comment demander à ses filles des preuves d'amour paternel... Sonne l'heure d'un partage de ses terres, le vieil homme en profite pour demander à chacune de ses enfants, quelques mots flatteurs, qui définiront de ce fait la hauteur de leur héritage. Les deux ainés, vaniteuses, égoïstes, plutôt monstrueuses, n'ont pas leur pareil en matière de flatteuses. Leurs efforts seront cependant récompensées, puisque le souverain se trouve satisfait, et offre sans compter. Il le sera cependant bien moins de la cadette, Cornélia, d'une pureté complète et d'une honnêteté à toute épreuve. C'est d'ailleurs celle-ci qui causera sa perte, alors que le jeune fille ne sait trouver les mots pour dire à son père son amour et son respect...

Le manque de reconnaissance d'un vieillard, quand bien même il est roi, est ainsi le point de départ d'une querelle qui emportera avec elle des vies et des vérités. Sur le chemin de la vengeance, certaines âmes se perdent parfois, d'autres s'épuisent à protéger la vérité, en étant plus ou moins récompensés par le sort. Le Roi Lear, interprété par le comédien Serge Merlin, est lumineux, majestueux, terriblement touchant. Autour de lui s'agite une troupe de comédiens brillants dans un décor d'une sobriété au premier regard déconcertante, qui se révèle extrêmement habile, grâce notamment à un jeu de lumière malin. Les décors, qui font contraste avec l'environnement, se veulent d'époque, et sont resplendissants. 

Aucune fausse note ne vient troubler cette fresque épique sur la complexité des relations humaines, sur les passions et les rancœurs, sur nos faiblesses et nos vices. C'est beau, magique et incroyablement prenant. Tant que le théâtre comme celui-là vivra, dormons sur nos deux oreilles, Vilar peut être fier. 

Infos pratiques :

Le Roi Lear au Théâtre de la Ville du 12 au 28 mai 2014.

Du lundi au samedi à 19h30, et le dimanche à 17h.

Tarifs : de 18 à 30€

Réservations : 01.42.74.22.77 

Informations pratiques

Dates et Horaires
Du 12 mai 2014 au 28 mai 2014

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    Lieu

    1 Avenue Gabriel
    75008 Paris 8

    Infos d’accessibilité

    Tarifs
    Jeune : 18€
    CAT 2 : 27€
    TP : 30€

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