Les Autolib' à Paris, clap de fin pour la voiture en libre-service !

Par · Publié le 24 août 2018 à 19h16
Autolib' à Paris, c'est fini ! Après les déboires du service Vélib', le syndicat Autolib Vélib Métropole a décidé de couper le service de partage de voitures, Autolib', faute de bénéfices... Pas de nouvelle délégation de service public n'est prévue, mais un rapprochement avec les entreprises privées d'autopartage est peut-être en vue !

Ce mercredi 1er août 2018, Autolib à Paris s'est arrêté ! Clap de fin pour les voitures en libre service. Alors que le service était en place depuis 2011, ce jeudi 21 juin 2018, le "conseil du syndicat Autolib Vélib Métropole (SAVM) a demandé l'arrêt du service, déficitaire de 250 millions d'euros.

Et pour cause, les communes de la métropole se refusent à payer les 233 millions d’euros que le groupe Bolloré exige, alors que le groupe stipule que cela fait partie intégrante du contrat de délégation de service public, avec des indemnités pour le contrat en cours...

Décision sans appel.

Après un conseil Syndical, Autolib Vélib Métropole "va négocier avec le groupe Bolloré un protocole de sortie de contrat afin de régler l’ensemble des modalités opérationnelles. Les élus ont déjà demandé au groupe Bolloré de leur proposer un dispositif pour accompagner les abonnés et confirmer qu’il veillera à reclasser les salariés."

Et sur ce, le Comité Syndical, (qui réunit la centaine d’élus des communes adhérentes au service Autolib'), a adopté 3 décisions :

  • Demander au groupe Bolloré de prendre ses responsabilités au regard des usagers en respectant ses obligations d’information et de remboursements éventuels des sommes indues dans le cas d’une fermeture du service.

  • Demander au groupe Bolloré de veiller à ce que les 254 salariés de la SA Autolib’, dont il a l’entière responsabilité́, soient reclassés rapidement dans d’autres filiales du groupe, cela dans le respect le plus strict du dialogue social.

  • Proposer aux communes de travailler à la mise en place de nouvelles offres d’autopartage à l’échelle du Grand Paris, mieux adaptées aux attentes des habitants, plus souples dans leur fonctionnement et plus solides économiquement.

D'après Les Echos, Gilles Alix, président d'Autolib' SAS, aurait déclaré à l'issue du conseil syndical :« On va continuer à se battre, n'écoutez surtout pas les balivernes du syndicat, sachez que nous irons au tribunal administratif et que nous obtiendrons beaucoup d'argent, je pense que c'est comme ça que ça va se terminer »

Comment on en est arrivé là ?

Service innovant en 2011, Autolib' a su répondre aux nouvelles envies de partages. Avec 1100 stations dans Paris et la Petite couronne, 6000 véhicules électriques capables de faire 250 km, et un Abonnement Premium à 120€ pour un an permettant de payer 0,23€/min, Autolib' donnait bien envie !

Petits problèmes. En 7 ans, Autolib' a acquis une mauvaise réputation, avec des voitures dégradées, des stations désertées et des les services ont évolué et la ville de Paris a connu un essor pour les services d'autopartage et les services de VTC.

Alors qu'en 2011, lors la signature de cette Délégation de Service Public, le Groupe Bolloré (qui est exploitant) anticipait un retour sur investissement de 56,3 millions d'euros en 2023 (date de fin du contrat de DSP)... 7 ans plus tard, le constat est tout autre et le service devrait être déficitaire, plus de 293 millions d'euros sur la période 2011-2023 !

Autolib' à Paris, bientôt fini ?Autolib' à Paris, bientôt fini ?Autolib' à Paris, bientôt fini ?Autolib' à Paris, bientôt fini ?

Pour le groupe Bolloré, "Les dirigeants du Syndicat Mixte ont été régulièrement informés de la dégradation financière d'Autolib' résultant notamment de la concurrence des VTC et du déploiement de stations trop ambitieux imposé par le Syndicat. La société Autolib' rappelle qu'elle a proposé au cours des derniers mois des solutions financières et opérationnelles infiniment moins coûteuses et sans interruption du service. Celles-ci ont été systématiquement rejetées par le Syndicat."

Paris après Autolib' ?

La Mairie fait elle-même ce constat : à l'Hôtel de Ville, on retrouve déjà les représentants de Renault, PSA, BMW, Volkswagen, Daimler, Drivy, Ubeeqo, Zipcar, Citiz, Communauto, Car2Go, Vulog, Zencarz, Sixt, Hertz et Clem’. Selon les professionnels, 20.000 véhicules pourraient être mis en autopartage en intra-muros et en petite couronne dans les mois/années à venir, sans utiliser de fonds publics!

Quant aux 3.244 places de stationnement Autolib’, elles peuvent être utilisées par les propriétaires d’un véhicule électrique ou utilisant un véhicule électrique. le stationnement y est gratuit, dans la limite de six heures consécutives.

Affaire à suivre donc !

Informations pratiques

Site officiel
www.paris.fr

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