Coronavirus : Les mesures de la région Ile-de-France pour accompagner les consommateurs de drogue

Par Manon de Sortiraparis · Publié le 16 avril 2020 à 12h05
En cette période de confinement et d'épidémie de Coronavirus, les pouvoirs publics et les associations d'Ile-de-France continuent leurs missions d'accompagnement, de soutien et de prise en charge des consommateurs de drogue.

Dans ce contexte de la crise sanitaire sans précédent, les pouvoirs publics et les associations sont particulièrement attentifs à l'accompagnement et à la prise en charge des plus vulnérables. Parmi ceux-ci, les consommateurs de drogue, particulièrement stigmatisés, font l’objet d’un suivi attentif, notamment ceux qui vivent dans la rue. 

C'est pourquoi, depuis le début de la crise, les acteurs du Plan Crack (préfecture de la région d’Île-deFrance, préfecture de Paris, préfecture de Police, Parquet de Paris, Mission Interministérielle de Lutte contre les Drogues Et les Conduites addictives, Ville de Paris, Agence Régionale de Santé Île-de-France) sont mobilisés pour assurer le maintien du fonctionnement des structures d'accueil et d'accompagnement intervenant auprès des usagers de crack et poly-consommateurs en errance.

Les structures d’addictologie, de réduction des risques et des dommages se sont réorganisées immédiatement avec des effectifs réduits, pour préserver la continuité de leurs missions essentielles d’accompagnement et de soin, dans le respect des contraintes de distanciation sociale et équipées comme il se doit. A ce jour, une vingtaine de structures fonctionnent sur le territoire parisien.

Les maraudes de réduction des risques et de médiation sociale sont, quant à elles, maintenues, ajustées et certaines renforcées; et deux des trois bus mobiles circulent. Les professionnels de l’addictologie et de la réduction des risques font notamment preuve de pédagogie auprès des usagers de drogues rencontrés lors de leurs maraudes, pour qu'ils respectent les gestes barrières

Quelques actions du Plan Crack mises en oeuvre : 

  • Les CSAPA se sont recentrés sur la prescription, le suivi et la dispensation des traitements de substitution pour lesquels ils observent une augmentation des demandes de prises en charge depuis le début du confinement. La quasi-totalité des CSAPA a mis place des téléconsultations.
  • Les CAARUD et l’association SAFE poursuivent leurs activités de distribution du matériel de prévention et de réduction des risques
  • L'Espace Gaia, la salle de consommation à moindre risque, reste ouverte 7j/7 pour les usagers injecteurs qui sont toutefois nettement moins nombreux à la fréquenter depuis le début du confinement : 60 passages par jour au lieu de 400 avant le confinement. Cette baisse a plusieurs explications, dont celle de la réduction des postes d’injection à 5 et de la suspension des postes d’inhalation, suite à l’application des mesures barrières et de conduites à tenir en phase épidémique. Par ailleurs, les usagers en errance rencontrent des difficultés pour s’approvisionner en produits (mendicité limitée, contrôles systématiques). En parallèle, les services de police, toujours présents dans l’espace public, font le constat d’une diminution du trafic de drogues dans la rue. Les deux espaces de repos accueillent chaque jour près de 45 usagers.

L’ensemble des structures orientent et suivent les usagers aux symptômes évocateurs de Coronavirus. Elles assurent aussi la distribution alimentaire via les dispositifs de la Ville de Paris, les réseaux solidaires ou l’attribution de tickets services et pour certaines, des prestations d’hygiène. La préoccupation principale est d’éviter les déplacements des personnes. Des maraudes spécifiques à l'attention des usagers de drogues à la rue se poursuivent notamment par les associations Aurore, EGO, Gaia-Paris, CharonneOppelia et SOS Solidarités. 

En parallèle, la mise à l’abri des usagers en errance est poursuivie. L’ARS Île-de-France a demandé dès mi-mars aux CSAPA et CAARUD de renforcer les accompagnements médico-sociaux des usagers à la rue, en errance et d’augmenter les mises à l’abri à l’hôtel. Les structures se sont ainsi réorganisées pour assurer un suivi des personnes hébergées incluant des passages quotidiens, un appui pour l’alimentation (livraisons de paniers repas, tickets services, etc.) et une surveillance de l’état de santé.

Aujourd'hui 320 personnes sont suivies dans ce cadre. 58 places supplémentaires sont ouvertes depuis vendredi 10 avril, grâce à la réquisition, par le préfet de région, de 2 hôtels. La Ville de Paris assure la sécurisation de ces hôtels. L’ARS Île-de-France finance le volet accompagnement médico-social du dispositif.

Concernant la sécurité des riverains dans les quartiers fréquentés par les consommateurs de drogue, les agents de sécurité de la Ville de Paris maintiennent leur présence dans l'espace public; tandis qu'une équipe de médiation dédiée aux usagers de drogues répond aux signalements adressés par les riverains, commerçants, ou directement par les maires d’arrondissement. 

Ces actions d'accompagnement et de prise en charge viennent en complément des mesures de sécurisation renforcées mises en œuvre par la préfecture de police, et du travail de fond réalisé pour démanteler les réseaux de vente des produits stupéfiants.

L’ensemble des acteurs mobilisés note que les usagers respectent majoritairement l’ensemble des contraintes, en cette période de confinement

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