Coronavirus : les malades asymptomatiques perdent plus rapidement leurs anticorps selon une étude

Par Laurent de Sortiraparis, Caroline de Sortiraparis · Publié le 31 octobre 2020 à 17h10
Les découvertes concernant le coronavirus se poursuivent... Après l'étude chinoise de juin 2020 indiquant que les personnes infectées par le nouveau coronavirus et n’ayant pas présenté de symptômes développeraient une immunité plus faible, voilà qu'une nouvelle étude, britannique cette fois-ci, enfonce le clou. On fait le point.

Alors qu'une seconde vague de coronavirus est d'ores et déjà à nos portes et que le nombre d’infections ne cesse d'augmenter partout dans le monde, les recherches se poursuivent autour de ce virus qui continue d'ébranler nos sociétés. Et parmi les recherches en cours qui attirent l'oeil, celles autour de l'immunité à la Covid-19, ainsi que sa durée. Une immunité qui, selon deux récentes études, l’une américaine et l’autre canadienne, dure de manière générale trois mois...

Mais voilà qu'une nouvelle étude, britannique cette fois-ci et publiée ce mardi 27 octobre 2020 par de l'Imperial College London et d'Ipsos Mori, vient damer le pion des précédentes en expliquant que cette immunité au nouveau coronavirus "diminue assez rapidement" tout particulièrement chez les personnes asymptomatiques. Une immunité qui ne durerait dans ce cas précis que quelques mois. 

Comment en sont-ils arrivés à cette conclusion ? Les deux institutions ont ainsi suivi 350 000 personnes sur le territoire britannique, complètement au hasard, qui ont dû s'autotester régulièrement entre les mois de juin et de septembre 2020. Des autotests réalisés à la maison et qui devaient déterminer si ces personnes en question avaient des anticorps au coronavirus. "Au cours de cette période, la proportion de personnes testées positives pour les anticorps du Covid-19 a diminué de 26,5%", révèle ainsi l'étude dans un communiqué relayé par l'AFP, passant de 6% à 4,4% du groupe testé.

Une étude qui a également montré que "les personnes qui n'ont pas montré de symptômes liés au Covid-19 sont susceptibles de perdre plus rapidement leurs anticorps détectables que celles qui ont présenté des symptômes". Au total, chez les personnes ayant développé des symptômes, la quantité d'anticorps a diminué de 22,3% pendant les trois mois qu'a duré cette étude. Un chiffre qui grimpe à 64% chez les personnes qui n'ont pas déclaré de symptômes. Une étude qui montre également que les personnes âgées sont les plus touchées, avec un nombre de personnes de plus de 75 ans ayant développé des anticorps en chute de 39%. "Cette étude constitue un élément crucial de la recherche, en nous aidant à comprendre comment évoluent les anticorps du Covid-19 à travers le temps", s'est par ailleurs enthousiasmé James Bethel, le secrétaire d'État britannique à la Santé.

Le 18 juin dernier, plusieurs chercheurs asiatiques avaient également dévoilé une étude similaire parue dans la revue Nature Medicine. Selon elle, les malades infectés par le Covid-19 mais asymptomatiques présenteraient également un niveau d’anticorps inférieurs à ceux ayant développé les symptômes. Pour affirmer ces propos, ces chercheurs s'étaient basés sur le cas de 37 malades sans symptômes mais dont la contamination avait été confirmée par un test virologique effectué avant le 10 avril 2020 dans le district de Wanzhou. Parmi ces 37 patients asymptomatiques, l’étude avait recensé 22 femmes et 15 hommes, âgés de 8 à 75 ans.

Lors de leur isolement à hôpital, les chercheurs ont ainsi constaté que les patients avaient une durée médiane d'excrétion virale de 19 jours, contre 14 jours chez 37 patients présentant des symptômes (fièvre, toux, essoufflement...). Puis, huit semaines après avoir quitté l’hôpital, les niveaux d’anticorps neutralisants - qui permettent à priori d'avoir une immunité contre le virus - avaient baissé chez 81,1% des patients sans symptômes, contre 62,2% chez les patients symptomatiques. "Dans cette étude, nous avons observé que les taux d’IgG et d’anticorps neutralisants chez une forte proportion de personnes qui se sont rétablis d’une infection par le SRAS-CoV-2 commencent à diminuer dans les 2 à 3 mois suivant l’infection", avaient-ils confié.

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