"J'ai mal à ma France, Gérald Darmanin". Tel est le message adressé au ministre de l'Intérieur sur Twitter par Antoine Griezmann jeudi 26 novembre 2020, en réaction à la vidéo de Loopsider montrant une folle scène de violences policières engendrées sur Michel, un producteur de musique parisien.
J'ai mal à ma France ! @GDarmanin https://t.co/78HRfoyqhA
— Antoine Griezmann (@AntoGriezmann) November 26, 2020
Révélée par le journaliste David Perrotin, une vidéo de caméra de surveillance tourne l'insoutenable : le passage à tabac d'un homme noir par des policiers, agrémenté d'insultes racistes, samedi 21 novembre 2020 dans le 17e arrondissement de Paris.
Alors que des manifestations s'enchaînent et que de nombreuses voix s'élèvent contre le projet de loi "sécurité globale", en particulier l'article 24 qui prévoit de pénaliser la publication d'images "malveillantes" de policiers, c'est là un évènement inédit. En effet, les stars du football ou du basket se positionnent rarement sur des sujets politiquement brûlants, comme les violences policières.
À l'image de Griezmann, dont l'avant-dernier tweet en date est plutôt axé sur un partenariat commercial avec une marque chinoise de smartphone, la confusion des rôles entre citoyen engagé et sportif se fait de plus en plus rare dans un milieu où protéger son image est devenu une valeur cardinale.
— Kylian Mbappé (@KMbappe) November 26, 2020
D'ailleurs, d'autres coéquipiers du champion du monde se sont empressés de relayer la même vidéo avec des messages de soutien teintés d'indignation. Des Bleus comme Kylian Mbappé, Samuel Umtiti, ou encore des internationaux de basket jouant en NBA comme le pivot Rudy Gobert ou l'arrière Evan Fournier.
Continuez à tout filmer! Ceux qui font bien leur boulot auront une bonne image. Et les lâches et menteurs continueront d’être exposés. Que ça soit d’un sens ou d’un autre. https://t.co/IzeOBXWLYZ
— Rudy Gobert (@rudygobert27) November 26, 2020
D'autres anciens joueurs, engagés politiquement depuis longtemps comme Lilian Thuram ou Vikash Dhorasoo n'ont pas manqué de partager leur colère. Pour l'heure, le Premier ministre Jean Castex a créé une commission "indépendante" qui doit s'efforcer de réécrire l'article 24 de la loi dans les prochains jours.