Police en Ile-de-France : de nouvelles recrues pas au niveau selon plusieurs hauts gradés

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 28 décembre 2020 à 15h48
Alors que le Président de la République a promis le recrutement de 10 000 nouveaux policiers d'ici 2022, beaucoup dans la profession s'interrogent sur le niveau des nouvelles recrues, loin d'être à la hauteur de la fonction. La raison ? Le manque d'effectif dans les forces de l'ordre, obligeant les recruteurs à baisser le niveau du concours de gardien de la paix et à ratisser large.

Vers une baisse de niveau dans la police en Île-de-France ? C'est le malheureux constat que font plusieurs commissaires et officiers de la région à nos confrères du Parisien, au moment où Emmanuel Macron annonce le recrutement de 10 000 policiers supplémentaires d'ici 2022. Une annonce du Président qui pousse les organisateurs du concours de gardien de la paix à ratisser plus large, quitte à baisser le niveau du dit concours.

"Le niveau des moins bons admis n'a fait que baisser au fil des années. On doit honorer la commande, il manque des effectifs dans beaucoup de commissariats", explique ainsi un membre du jury du concours à nos confrères du Parisien. La moyenne à obtenir pour réussir l'examen : 8 sur 20. Vient ensuite une formation théorique de huit mois, raccourcie dorénavant à quatre. Les meilleurs choisissent leur affectation, les moins bons sont envoyés là où il reste de la place. La région Île-de-France étant celle ayant le plus besoin de policiers, la plupart des recrus au bas du tableau finissent en région parisienne.

Un niveau aussi bas sur la partie physique du métier que sur le reste. Comme l'expliquent nos confrères du Point, certains sont reçus au concours alors qu'ils n'ont ni la capacité physique ni le niveau d'endurance suffisant : "Certains se mettent en danger par manque d'entraînement physique. Des contrôles peuvent déraper à cause de ça", explique un formateur. Même chose pour le niveau de français, déplorable : "Une part des stagiaires ne sait pas s'exprimer clairement. Ils perdent facilement leurs moyens et deviennent agressifs dans une discussion, car ils n'ont pas le langage suffisant pour argumenter", indique de son côté un autre formateur.

Et sur la partie administrative, même constat : lors du concours, beaucoup d'erreurs sur certains points sont tolérées, comme par exemple l'oublie d'une signature sur un procès-verbal, alors qu'elles étaient rédhibitoires il y a un certain temps. Moins d'exigence que dénoncent certains dans la profession. À noter qu'à la fin de la formation, même si le candidat est recalé, un recours est possible au tribunal administratif, recours qui, souvent, est remporté par l'élève gardien de la paix qui intègre au final les rangs de la police.

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