Diners clandestins à Paris : M6 confirme la présence "d'au moins un membre du gouvernement"

Par · Publié le 7 avril 2021 à 16h06
Après le reportage de M6 sur des dîners clandestins à Paris, et l'indiscrétion faite sur les ministres qui y participeraient, la tension est montée sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter. Avec le hashtag #Onveutlesnoms, des anonymes se lancent à la recherche des participants à ces dîners privés à 200 euros par tête, alors que tous les restaurants sont fermés depuis le 28 octobre 2020. Au lendemain de la polémique, le ministre de l'Intérieur dénonce les rumeurs et soutient qu'aucun ministre n'a participé à ces dîners illégaux. La Société des Journalistes de M6 publie un communiqué pour défendre ses informations et ses sources, fiables selon elle.

Une indignation nationale. L’enquête diffusée vendredi sur M6 à propos des dîners clandestins a soulevé plus de poussière que prévu. À tel point que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a diligenté une enquête auprès du Préfet de Police pour retrouver les noms des ministres qui participeraient à des diners privés dans des restaurants clandestins.

Au lendemain du tollé suscité par le documentaire sur les réseaux sociaux, Gérald Darmanin affirme bec et ongles au micro d'Europe 1 que "à (sa) connaissance, il n'y a pas eu de ministres" à aucun de ces dîners clandestins organisés à Paris. "La même règle pour tous existe en France. […] Il n’y a pas d’un côté les bourgeois qu’on laisserait continuer à festoyer, et de l’autre le peuple qu’on viendrait contrôler. La règle s’applique à tous. C’est ce que je donne comme consigne aux gendarmes", rappelle le ministre. Aussi, ce dernier a déploré des rumeurs qui "sapent les fondements de la démocratie". 

En guise de réponse, la Société des journalistes des JT de M6 s'est défendu dans un communiqué, publié ce mardi 7 avril 2021. Les accusations proférées par Pierre-Jean Chalençon à l'encontre de la chaîne ont poussé les journalistes à répondre. Dans le communiqué, la SDJ de M6 affirme que "d'autres sources nous ont confirmé en "off" la présence d'au moins un membre du gouvernement à ces dîners", martèle-t-elle. "Comme c'est toujours le cas, le travail de nos journalistes a été effectué avec rigueur et dans le parfait respect des règles déontologiques", conclut le communiqué. 

De son côté, le procureur de Paris a ouvert une enquête pénale pour mise en danger d’autrui et travail dissimulé, afin de « vérifier si des soirées ont été organisées en méconnaissance des règles sanitaires et de déterminer quels en ont été les éventuels organisateurs et participants ».

La séquence est courte, dans le 19:45, mais les vantardises d’un homme, Pierre-Jean Chalençon, pourraient lui coûter cher. À la journaliste qui l’a contacté, il aurait affirmé avoir « dîné cette semaine dans deux ou trois restaurants, qui sont justement des restaurants soi-disant clandestins, avec un certain nombre de ministres. » Avant de poursuivre, « ça me fait doucement rigoler, on est encore en démocratie, on fait ce qu’on veut ».

Son nom, non cité par M6, a été vite retrouvé par les internautes sur Twitter : Pierre-Jean Chalençon, collectionneur d’art et propriétaire du Palais Vivienne à Paris. Sur internet, son site affichait sans se cacher des dîners « champagne et caviar », concoctés par le chef Christophe Leroy. Face au tollé rencontré, Pierre-Jean Chalençon plaide l’humour via un communiqué rédigé avec son avocat. Le mal est fait, la toile s’est enflammée avec près de 100.000 tweets au hashtag #Onveutlesnoms. Les anonymes traquent des photos postées nonchalamment sur Instagram par les clients d’un soir. Des zooms sur les pancartes des clients, placés, pour voir quel ministre, quelles célébrités ou homme d’affaires sont attendus, des noms posés sur des visages de photos volées, tout est scruté…

À savoir combien de dîners « haut de gamme » existent à Paris... M6 a épinglé le Leroy’s Business Club, des réceptions qui se font dans différents lieux de la capitale, dont le Palais Vivienne de Pierre-Jean Chalençon. Twitter se charge du reste. À la Brigade de répression de la délinquance à la personne de mener l’enquête officielle et de sanctionner, et aux ministres concernés, de peut-être démissionner.

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