Covid : « Nous sommes plus proches du début que de la fin », selon l’épidémiologiste Larry Brilliant

Par Caroline de Sortiraparis · Publié le 10 août 2021 à 15h27
C’est une petite phrase qui risque de faire parler. Interrogé par la chaîne CNBC, l’épidémiologiste américain Larry Brilliant estime que « nous sommes plus proches du début que de la fin » de la pandémie de coronavirus. « À moins que nous ne vaccinions tout le monde dans plus de 200 pays, il y aura toujours de nouvelles variantes » a-t-il ajouté.

Si certains scientifiques se veulent plutôt rassurants quant à la sortie de crise sanitaire, d’autres n’hésitent pas à afficher leur pessimisme. C’est le cas de Larry Brilliant. Interrogé par la chaîne CNBC sur la fin possible de la pandémie de coronavirus, cet épidémiologiste - qui a fait partie de l'équipe de l'Organisation mondiale de la santé et aidé à éradiquer la variole -, s’est voulu peu rassurant. « Je pense que nous sommes plus proches du début que de la fin (de la pandémie, ndlr), et ce n’est pas parce que la variante que nous observons actuellement va durer aussi longtemps », a-t-il confié il y a quelques jours. Et le spécialiste est allé plus loin dans sa réflexion: « À moins que nous ne vaccinions tout le monde dans plus de 200 pays, il y aura toujours de nouvelles variantes », a-t-il estimé.

Si la vaccination se poursuit dans de nombreux pays du monde, elle reste en effet insuffisante pour un grand nombre d’États, qui peinent à se procurer leurs premières doses de vaccin. Selon Larry Brilliant, seulement 15% de la population mondiale est vaccinée, et environ cent pays n’ont vacciné que 5% de leur population.

Selon les données collectées par l'Unicef, une grande partie des pays d'Afrique subsaharienne, du Proche Orient et d'Asie centrale ont en effet vacciné moins de 5% de leur population. Les chiffres sont encore plus inquiétants au Congo, au Tchad, ou encore au Soudan du Sud, où moins de 1% des habitants ont reçu au moins une dose.

Pire, début juillet, cinq pays (Burundi, Érythrée, Haïti, Corée du Nord et Tanzanie) - sur les 194 États membres de l'Organisation mondiale de la santé - n'avaient toujours pas commencé à vacciner leur population. L'OMS dénonçait une « pandémie à deux vitesses, alimentée par l'inégalité ».

« Nous avons un besoin urgent de renverser les choses: d'une majorité de vaccins allant dans les pays riches à une majorité allant dans les pays pauvres», avait alors déclaré le patron de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d'un point presse le 7 août dernier.

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