Covid et deuxième vague : pourquoi l'est de la France est plus touché que le reste du pays ?

Par Laurent de Sortiraparis · Publié le 29 décembre 2020 à 22h22
A l'heure où la Covid continue de circuler partout en France, l'est du pays semble particulièrement touché par cette deuxième vague épidémique, avec un taux d'incidence bien plus élevé. Mais pour quelles raisons ? On fait le point

L’est de la France particulièrement touché par la deuxième vague de Covid ? C'est le malheureux constat que font de nombreux scientifiques qui peinent à en comprendre les raisons, alors que la vaccination vient de débuter sur le territoire. Une zone de l'hexagone où le taux d'incidence est bien plus élevé que dans le reste du pays, notamment dans les Ardennes, les Alpes-Maritime et la Meurthe-et-Moselle.

Une différence qui se fait sentir dans les résultats de tests : comme nous le rappellent nos confrères de LCI, "au cours de la semaine du 18 au 24 décembre, on comptait ainsi 30,9 tests positifs pour 100.000 habitants en Côtes-d’Armor (Bretagne), 51,2 en Dordogne, 69,6 en Loire-Atlantique, ou 105 dans le Calvados. À l'Est du pays, on en dénombrait alors 337 dans les Ardennes, 241,7 en Ardèche, 215,6 dans l’Yonne, ou 340 dans les Alpes-Maritimes". 

Mais pour quelles raisons l'est de la France est-il plus touché ? Plusieurs hypothèses ont été avancées par les épidémiologistes : tout d'abord, les conditions météorologiques plus favorables au développement du virus. "Ces départements connaissent une situation hivernale plus rigoureuse que les départements de l’ouest de la France. On sait que le froid favorise la transmission du virus", explique ainsi le professeur Yves Buisson à nos confrères de TF1. Même constat pour Pascal Crépey, épidémiologiste et enseignant-chercheur à l’École des hautes études en santé publique (EHESP) : "Le froid permet au virus de survivre plus longtemps. Et des études montrent que la propagation du virus est facilitée à un certain niveau d’humidité dans l’air", souligne-t-il chez nos confrères de Ouest France.

Autre raison : un brassage des populations plus important dans ces zones frontalières, contrairement à l'ouest qui n'en a pas. "La Belgique, l’Allemagne, l’Italie sont des pays qui ont été durement touchés par l’épidémie au cours des semaines précédentes. Les flux de population de chaque côté de la France peuvent également favoriser l’introduction du virus", poursuit Yves Buisson.

À noter également qu'un respect négligé des gestes barrières pourrait aussi en être la cause, ces régions ayant été plus sévèrement touchées lors de la première vague, et se sentant "davantage immunisé" lors de cette deuxième vague, comme le rappelle LCI. "Cela a pu générer un faux sentiment de sécurité qui peut rendre les habitants moins vigilants. Dans ces régions, certains peuvent être tentés de se dire : on a déjà connu l’épidémie, beaucoup de gens sont déjà immunisés, on a donc moins besoin de faire attention. On a entendu ce type d’arguments il y a quelques semaines. Hélas, ils ne sont pas valables", souligne également Pascal Crépey.

Une zone de l'hexagone qu'il va falloir observer avec attention dans les jours à venir, pour éviter que l'épidémie se répande davantage.

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