Culture: "Nous sommes sur des objectif de réouverture au deuxième trimestre 2021", dévoile Bachelot.

Par Cécile de Sortiraparis · Photos par My de Sortiraparis · Publié le 12 mars 2021 à 12h06
Invitée sur France Culture ce 12 mars 2021, Roselyne Bachelot a révélé que le gouvernement espère pouvoir rouvrir les lieux culturels entre avril et juin. "Nous sommes vraiment dans cet objectif de réouverture au cours du deuxième trimestre 2021", a affirmé la ministre de la Culture.

Jeudi 11 mars, Roselyne Bachelot et Jean Castex rencontraient les organisations syndicales du secteur de la culture. À l'issue de cette réunion, la ministre de la Culture a dévoilé une augmentation des aides de ce secteur : 20 millions d'euros ont été ajoutés à l'enveloppe de soutien des lieux et des agents de la culture.

Roselyne Bachelot était l'invitée de France Culture ce vendredi 12 mars. La ministre a pu détailler un peu plus les nouvelles mesures décidées par le Premier ministre et les membres du gouvernement. Elle révèle également que la réouverture des lieux culturels pourrait être une affaire de mois, voire de semaines. 

« Bien entendu, l'épidémie est encore trop fluctuante, mais nous travaillons de façon extrêmement forte. Nous avons d'ailleurs une réunion avec le monde du cinéma ce matin avec mes équipes pour préparer des protocoles de réouverture. Nous sommes vraiment dans cet objectif de réouverture au cours du deuxième trimestre 2021 », affirme-t-elle.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement parle d'une réouverture décalée des lieux culturels : les musées seraient ainsi les premiers à reprendre leurs activités. Lors de son passage sur France Culture, la ministre apporte un nouveau son de cloche : « Je milite, à ce point de ma connaissance de la pandémie, pour une ouverture globale à la même date des lieux de culture, mais avec des protocoles de sécurité adaptés. Un festival de musique baroque dans une église n'a pas les mêmes contraintes sanitaires qu'une salle de théâtre ou qu'une salle de concert. Il y aura des protocoles adaptés et concertés avec les professionnels. »

Une fois de plus, Roselyne Bachelot dit comprendre la colère et la frustration des professionnels du secteur. Elle rappelle également que le gouvernement est pleinement engagé à leurs côtés, avec un soutien qui « n'est effectué dans aucun autre pays étranger. »

La veille, la ministre promettait une extension des droits et des indemnités aux intermittents qui n'avaient pas cumulé assez d'heures pour revendiquer leur dû. Ce vendredi 12 mars, elle révèle également que certains dispositifs d'aides pourront être prolongés.

« Il suffisait que les intermittents aient travaillé 507 heures avant la fin du dernier contrat pour bénéficier d'un système d'assurance-chômage particulier qu'on appelle l'intermittence. Il y a eu une première salve de prise en charge en juillet dernier, dans le cadre ce qu'on a appelé l'année blanche. Les intermittents s'inquiètent puisque ce système va jusqu'au 31 août. J'ai donc confié avec Élisabeth Borne une mission à André Gauron, qui est un spécialiste de cette affaire, pour permettre de poursuivre le système de l'intermittence avec quelques modulations. Par exemple, nous voulons que soient pris en compte les primo-entrants. (...) Mais la situation est différente par rapport à l'an dernier, parce que, justement, on va être dans une année où, nous l'espérons, il y aura une reprise dans la période d'été », explique-t-elle.

Autre sujet de critique récurrent : l'ouverture des magasins et les foules qui s'y retrouvent, alors que les musées ou cinémas sont toujours fermés. Roselyne Bachelot ne veut pas voir les reproches faits à ce sujet. 

« Cela n'a rien à voir. Un lieu de culture est un lieu de débat. C'est un lieu de contacts, d'interactions sociales. Quand vous allez au cinéma, vous voyez un film, mais vous y allez avec des amis, un conjoint. Vous discutez avant, vous allez vous retrouver dans le hall ou sur le trottoir, vous allez avoir envie de boire un verre. Et on sait très bien que la majeure partie de la contamination se fait lors d'interactions sociales. Donc, comparer une galerie marchande dans laquelle on fait une course et on repart et un lieu de culture qui est, par définition, un lieu d'échange et de convivialité, je trouve que c'est curieux que même des personnes qui défendent la culture fassent cette comparaison », note la ministre.

Ces nouvelles annonces ne suffisent cependant plus à calmer la colère des professionnels des secteurs culturels. Après des occupations de théâtres, déjà condamnées par la ministre, c'est au tour des cinémas de protester : une vingtaine de salles prévoient d'ouvrir ce week-end du 13 et 14 mars pour diffuser des films, malgré les ordres de fermetures qui empêchent toute activité depuis cinq mois.

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