Covid-19 : plus de 2 millions de doses d'AstraZeneca dans les stock en attente, que faire ?

Par · Publié le 15 mai 2021 à 15h05
Si l'Union Européenne a annoncé la fin du contrat avec AstraZeneca ce dimanche 9 mai, il reste plus de 2 millions de doses reçues ces dernières semaines à écouler. Le vaccin, boudé des plus de 55 ans - les seuls autorisés à le recevoir - reste dans les stocks du gouvernement. La question se pose donc : arrivera-t-on à convaincre les plus âgés, doit-on autoriser la vaccination des jeunes volontaires ou donner le stock restant ?

Depuis le 19 mars, le vaccin AstraZeneca est limité aux plus de 55 ans, mais avec l’arrivée en nombre des vaccins Pfizer et Moderna, et la mise sur le marché du vaccin contre le covid-19 de Jonhson&Jonhson, il est difficile de convaincre les plus âgés de prendre le risque d’une thrombose.

Depuis le 19 mars, l’Agence nationale du médicament a répertorié 28 thromboses, dont 8 décès sur 3,6 millions d’injections en France d’AstraZeneca, soit un risque de 0,000 2 % de mourir d’une thrombose post-vaccination. Même s’ils ont déjà un risque majoré de faire un caillot à cause de leur âge, il reste cette appréhension d’être sacrifié pour que les plus jeunes reçoivent les vaccins les plus sûrs.

Il resterait environ 5 millions de Français de plus de 55 ans à vacciner, dont une partie ne souhaite pas se faire vacciner. Et si la France a eu du mal à obtenir les doses de vaccins commandées avec l’Union européenne, cette fois-ci, c’est la bonne. La machine roule si bien que la France a reçu cette semaine 2 millions de doses d’AstraZeneca, et selon le ministère des Finances et de la relance, 36 millions de doses sont attendues d’ici à décembre 2021.

Et les questions à un million. Vont-elles trouver preneur et si non, comment les écouler ? Le gouvernement s’attèle à la tâche pour qu’ils trouvent preneur. Le ministère de la Santé a ainsi demandé l’avis de la HAS pour autoriser les volontaires de moins de 55 ans à recevoir le vaccin AstraZeneca. La réponse ? Non. Le gouvernement peut passer outre l’avis de la Haute Autorité de Santé, mais ne le fera pas, cela enverrait un mauvais signal.

Pour le collectif citoyen sur la vaccination, il faut organiser une communication positive par tranches d’âges : « Il faut communiquer sur les bénéfices, sur le fait que la protection individuelle va entraîner une protection générale explique Gilles, l’un des membres tirés au sort. Et cibler l’intérêt des gens de plus de 50 ans : se retrouver entre amis, voyager… » Soit, mais sera-t-il suffisant quand on sait qu’il y a d’autres vaccins disponibles, et qu’on est prioritaire ?

L’autre solution serait de donner ces doses aux pays pauvres, dans le cadre de l’opération COVAX. La France avait déjà annoncé livrer 500 000 doses aux pays africains, mais ce nombre pourrait augmenter. Ce vendredi 14 mai 2021, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a alerté du risque que la pandémie fasse plus de morts cette année qu’en 2020 et a appelé les pays à renoncer à vacciner les enfants et adolescents pour donner les doses aux pays pauvres.

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