Covid : les médecins appellent à la prudence, à quelques jours de la levée des restrictions

C'est une date attendue avec impatience par de nombreux Français : à partir du 14 mars 2022, le pass vaccinal est suspendu et le port du masque n'est plus obligatoire en intérieur, sauf dans les transports en commun et les établissements de santé. La France abandonne peu à peu ses restrictions sanitaires de lutte contre le Covid-19. Un allègement qui arrive trop tôt, selon de nombreux médecins et scientifiques.

Ce que ces professionnels de santé redoutent le plus, c'est la fin du port du masque, surtout couplée à la reprise scolaire dans toute la France. « Il ne faudrait pas que son abandon provoque un rebond épidémique. Il faudra continuer à faire attention aux lieux mal ventilés et où il y a beaucoup de monde. Même si les beaux jours arrivent et que l’on va davantage circuler, vivre au grand air, on n’est pas encore totalement sorti d’affaires », alerte l'épidémiologiste Pascal Crepey, dans le Parisien.

Même son de cloche chez France Info : l'épidémiologiste Antoine Flahault estime que l'abandon de ces mesures de protection est trop précipité. « C'est dans tous les lieux clos, mal ventilés, qui reçoivent du public, qu'on se contamine. On est encore très haut en taux d'incidence aujourd'hui. Dire qu'il ne sera pas nécessaire de porter le masque quand le virus circulera peu, je l'entends très bien. Mais dire que ce sera le 14 mars, c'est un peu précipité, je doute qu'à cette date, la circulation du virus soit si basse qu'il n'y ait plus beaucoup de risques », s'alarme-t-il.

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Au dimanche 6 mars 2022, le taux d'incidence global était à 546,31 cas pour 100 000 habitants en France. Seul un département, la Mayotte, est en dessous du seuil d'alerte, fixé à 50 pour 100 000 personnes. Bien que le nombre de contaminations soit bien moins élevé qu'il ne l'était en janvier, on note que la courbe commence à remonter : signe d'une nouvelle vague épidémique ?

Selon Benjamin Davido, infectiologue à l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (92), « On est dans une situation inédite pour une gestion de vague : on a annoncé un mois à l'avance que la partie était gagnée. Forcement ça entraîne un relâchement bien avant la date butoir. On attend le 14 mars comme on attend Noël », déplore l'expert sur BFMTV.

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Les médecins craignent notamment pour la santé des plus fragiles, qui seront moins protégés dans l'espace public sans un port du masque généralisé. « Le port du masque, c'est se protéger soi-même, mais aussi un geste de solidarité pour les personnes vulnérables », rappelle Antoine Flahault. 

Les soignants mettent également en garde ceux qui, a priori, ne craignent pas le Covid-19. « Beaucoup de personnes, notamment les plus jeunes et les vaccinés, ne risquent pas grand-chose. Mais il y a quand même la problématique des Covids longs », indique l'épidémiologiste. Plus souvent observé chez les jeunes, le Covid long laisse de nombreux effets secondaires de la maladie aux personnes qui ont contracté le virus, des effets que le corps médical a du mal à évaluer et à prévoir.