Une œuvre sonore en mémoire des enfants juifs déportés

Par · Publié le 2 octobre 2008 à 9h14
" C’est par une approche artistique symbolique, qui renforce les sons et présences, et leurs corollaires, le silence et l’absence, que les artistes tentent, par leur œuvre sonore, de participer le plus justement et sensiblement possible au maintien de la mémoire vivante de ces milliers d’enfants auprès des passants, tout en tenant compte de l’extrême sensibilité du sujet . "
En réponse à la demande du Conseil national pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés d'ériger un mémorial en souvenir des 11 400 enfants juifs français - dont 6 100 petits parisiens - déportés de France vers les camps d'extermination nazis entre 1942 et 1944, la ville de Paris a souhaité faire appel à un artiste par le biais d'une commande publique.
Le comité de l'Art dans la Ville a ainsi été saisi d'une proposition d'adaptation d'une œuvre sonore des artistes Miriam Bäckström et Carsten Höller, présentée lors de l'édition 2005 de la Biennale de Venise au Pavillon nordique.

L'œuvre sonore installée allée des Justes use de techniques pointues mais éprouvées qui consistent en une série de hauts parleurs (dissimulés sous une coque à 6 mètres de hauteur et sur 27 mètres le long de la façade du collège François Couperin), de micros, d'amplificateurs de sons et d'un système d'effet sonore. Les sons captés par les micros sont amplifiés et isolés par le système d'effets acoustiques qui modifie légèrement les sonorités, en les rendant plus aiguës et en allongeant leur durée. Ce matériau sonore est alors diffusé - sans être enregistré -, avec un léger décalage temporel, par des hauts parleurs de type « line array ». Ceux-ci ont pour particularité la production de sons semblant venir de nulle part, tels des voix venant de l'intérieur même des cerveaux, des corps des passants. Les sons extérieurs sont quant à eux amplifiés. L'oeuvre produit ainsi une sensation de conscience augmentée.
L'Allée des Justes est située entre la rue Geoffroy l'Asnier et la rue du Pont Louis-Philippe. La présence, sur le mur opposé au collège, des 37 plaques gravées des 2700 noms des Justes de France, reconnus par l'Institut Yad Vashem de Jérusalem (sur un total d'environ 11 000 dans le monde entier) détermine fortement le lieu, tout comme le Mémorial de la Shoah dont ce mur est l'enceinte.
Des actions de médiation autour de l'œuvre seront menées en direction des collégiens de l'établissement scolaire François Couperin tout proche, en partenariat avec l'association Promenons-nous dans les arts. Cette œuvre vient compléter les actions de commémoration mises en place depuis 1997 : apposition de plaques dans les établissements scolaires parisiens et à leurs abords, organisation d'actions pédagogiques avec les associations de mémoire, etc.
Les artistes

Née en 1967 à Stockholm (Suède), Miriam Bäckström vit et travaille à côté de Stockholm. Elle est une photographe et vidéaste très concernée par les questions de l'identité, de la condition humaine, du moi. Ses travaux sont montrés dans le monde entier, dans les musées, les galeries d'art et les festivals de films.

Né en 1961 à Bruxelles (Belgique), Carsten Höller vit et travaille à côté de Stockholm. Il mène une carrière d'envergure internationale, largement estimée et appréciée. La participation du spectateur est une des clés importantes de sa démarche artistique, ses travaux étant fréquemment consacrés à l'analyse des émotions humaines et s'appuient souvent sur les connaissances scientifiques de l'artiste.

Les deux artistes travaillent ensemble régulièrement, comme en 2005 pour le livre The Last Image.





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