Enfers et fantômes d'Asie au Musée du Quai Branly, photos de l'exposition

Retrouvez les Enfers et fantômes d'Asie dans une exposition au Musée du Quai Branly, du 10 avril au 15 juillet 2018. Ces figures, très présentes dans la culture asiatique, se retrouvent dans les peintures bouddhiques et dans les arts vivants depuis des milliers d'années à travers des estampes : tour d'horizon !

Le Musée du Quai Branly s'intéresse aux Enfers et fantômes d'Asie dans une grande exposition dans la Galerie Jardin du 10 avril au 15 juillet 2018. Sur plusieurs siècles et 10 pays asiatiques, le Musée du Quai Branly nous propose un panorama des croyances sur les fantômes, les Enfers et le monde des esprits !

Si, dans le christianisme, les esprits peuvent rejoindre les cieux, en Asie, les fantômes "ne meurent jamais". Culte des esprits en Thaïlande, femmes-chats vengeresses, revenants des enfers affamés, vampires sauteurs, les peuples asiatiques aussi ont une fascination pour la vie après la mort (on apprendra que les bouddhiques aussi supposent l'existence d'esprits coincés entre deux réincarnations). Cette exposition Enfers et fantômes d'Asie est là pour tout nous dire !

Dans les salles d'exposition du rez-de-chaussée, en trois sections thématiques, le Musée du Quai Branly nous introduit le bestiaire des enfers (vus des pays asiatiques), puis les différents fantômes et esprits errants, et termine sur les rites funéraires et le culte des esprits en Thaïlande, Chine et Vietnam.

La scénographie est très bien réalisée : murs sombres, le parcours mêle finement masques millénaires, estampes, livres (dont des mangas), extraits de film et reproductions de corps.

Au début de l'exposition, on retrouve la vision des enfers (un purgatoire où les défunts expient leurs fautes) dans les différents pays d'Asie orientale et du Sud-Est. On découvre les rouleaux illustrés du Sûtra des Dix Rois, datés du 10e siècle et retrouvés à Dunhang (Chine), lesquels dévoilent une description des enfers pour "prévenir les hommes" de leur devenir après la mort.

En Chine, les enfers souterrains reflètent le système judiciaire médiéval : les enfers s'organisent en 10 lieux présidés par des rois-juges, assistés de clercs et de démons tortionnaires. Les fonctionnaires des enfers notent toutes les actions des vivants sur des registres, et vont décortiquer le Karma ! Au Japon, les démons de l'enfer (oni) est cornu, vêtu d'une pagne en peau de tigre et armé d'un gourdin, un bel aperçu de ce qui nous attend !

Puis, après cette grande introduction très "traditionnelle", le Musée du Quai Branly nous surprend avec l'art populaire, dans de grandes salles effrayantes. Fantômes errants, fantômes vengeurs, fantômes prédateurs, revenants affamés, éventreur qui mange le foie de ses victimes, la 2e partie est peu ragoutante.

On y retrouve des amulettes d'esprit (des figurines de corps putréfiés originaires de Thaïlande), des extraits de film (The Ring, évidemment, mais d'autres bien glauques), et plein d'autres témoignages du folklore asiatique, estampes d’Hokusai, masques No du Japon, figures d'ombre en Thaïlande manga d'horreur, l’engouement populaire pour l’épouvante est bien réel.

Enfin, après nous avoir bien fait peur avec tous les fantômes et autres revenants, le Musée du Quai Branly nous explique comment les asiatiques se prémunissent du risque de mort.

Chasse aux fantômes avec un exorciste taoïste (fashi), rituels pour convertir les défunts en entités bénéfiques, techniques de Kung-fu Zombie, astuces pour ne pas se faire mordre par un vampire (ne pas respirer, ils sentent le souffle vital !) mais aussi autels pour prier les ancêtres protecteurs !

Très complète, cette exposition sait charmer les jeunes (bon, n'y amenez pas vos enfants avant 10-12 ans) et les férus de cinéma/jeux vidéos et de mangas. On y court !