La cuisine coréenne ne se résume pas au bibimbap, au barbecue accompagné de banchan et au pajeon, aussi gourmands ces mets soient-ils, non. La néo-gastronomie coréenne, c'est avant tout une cuisine fine, relevée délicatement d'aromates et de condiments que le palais des Français connait mal, et qui s'exprime bien souvent dans des dressages minimalistes.
Et c'est bel et bien ce que nous propose OMA, un petit bistrot moderne d'inspiration franco-coréenne situé en plein coeur du 9e arrondissement et tenu par la cheffe Ji-Hye Park. Originaire de Corée du Sud et parisienne d'adoption, voilà 14 ans que cette cuisinière autodidacte, inspirée par les découvertes culinaires faites en compagnie de son père durant son enfance, cultive son amour pour la cuisine avec passion et générosité à la manière d'une 'oma' ('maman' en coréen).
A la carte d'OMA, une cuisine faite-maison à partir de produits français diablement bien sourcés et des recettes tantôt carnées, tantôt iodées, tantôt végétales, twistées ici et là par des ingrédients et des condiments issus des deux cultures de la cheffe Ji-Hye Park. On y découvre 4 entrées, 6 plats et 3 desserts, c'est tout et c'est bien assez.
Le menu, encore teinté de la douceur estivale, ne devrait pas tarder à changer dans les semaines à venir - les pêches avaient, par exemple, d'ores et déjà disparu de la carte des desserts -, mais lors de notre découverte d'OMA, on pouvait y trouver un incroyable artichaut frit, vinaigrette citronnée et parmesan (16€), crémeux, généreux, réconfortant à souhait, qu'on ne saurait que vous conseiller de choisir, ainsi qu'un magret de canard coiffé de pousses de wasabi, avec des pickles de chou-fleur croquants et acidulés et une sauce yuzukoshu au curry enrobante (14€), servi froid et slicé très finement ; fondant.
A mesure que la nuit tombe et que notre délicieux cocktail au wasabi descend, les plats arrivent sur notre table. D'une part des beignets de queue de lotte en tempura (25€), aériens bien que légèrement sous-assaisonnés, accompagnés de poireaux effilés servis froids et d'une sauce soja aigre-douce aux oignons ; d'autre part une excellente pièce de poitrine de porc (28€) préparée avec amour, patience et dévotion par la cheffe Ji-Hye Park, en trois temps.
Demandant pas moins de deux jours de préparation, ce beau bout de bidoche, fondant et croustillant à la fois repose sur une crème à base de miel, thym, oignons et s'accommode d’une sucrine braisée minute au gochujang, la traditionnelle pâte de piments rouges fermentés coréenne.
Pour les desserts, inutile de choisir : il n'y en a que deux, ce soir-là, à la carte : une tarte au citron (11€) mais sans basilic thaï, (dommage !) et une ganache au chocolat timidement relevée par du piment.
Une adresse coquine, portée par la bonhomie de la cheffe Ji-Hye Park, qui gagne à être connue.
Ce test a été réalisé dans le cadre d’une invitation professionnelle. Si votre expérience diffère de la nôtre, merci de le signaler dans les commentaires.
Dates et Horaires
À partir du 1er octobre 2021
Lieu
Restaurant OMA
44 Rue Rodier
75009 Paris 9
Site officiel
www.omacuisine.com
Réservations
www.omacuisine.com