La chronologie des médias, exception culturelle à la française, régit les délais et l'ordre des supports via lesquels les films de cinéma peuvent être diffusés après leur sortie en salle. Parfois jugée obsolète au vu de l'évolution des modes de consommation notamment, cette chronologie des médias vient d'être modifiée. Concrètement : les films seront diffusés sur Canal+ et sur les plateformes de vidéo en streaming (Amazon Prime Video, Netflix, Disney+, Apple TV...) dans un délai plus court après leur sortie au cinéma. En contrepartie de financements au cinéma français.
C'est autour de Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, que se sont réunis, ce lundi 24 janvier 2022, les acteurs du secteur afin de signer ce nouvel accord. Un accord conclu par une vingtaine d'acteurs différents, dont des producteurs de cinéma, des chaînes de télé et des plateformes de SVOD. Un accord signé in extremis puisque les règles édictées par le précédent arrivaient à échéance début février. Sans accord entre toutes les parties, c'est le gouvernement qui prenait la main sur le dossier début février. Ce nouvel accord a fait l'objet d'un bras de fer entre les acteurs, la télé tentant de préserver ses acquis face à l'arrivée récente des plateformes.
Ainsi, grâce à ce nouvel accord, les films seront diffusés sur Canal+, gros financeur du cinéma français, 6 mois après leur sortie en salle. Le délai est ainsi réduit de deux mois puisque actuellement il fallait attendre 8 mois pour voir un film sur la chaîne payante.
Dans la chronologie des médias, viennent ensuite les services de vidéos en ligne par abonnement, qui passent ainsi avant la télé gratuite. Avancée pour Netflix, signataire de l'accord, qui pourra désormais proposer un film 15 mois après sa sortie au cinéma. Les autres plateformes, qui n'ont pas souhaité signer cet accord, devront elles attendre un délai de 17 mois.
Enfin, les chaînes de télévision gratuites devront, elles, toujours patienter 22 mois avant de pouvoir diffuser un film.
Cet accord, valable trois ans, comporte tout de même une clause de revoyure, fixée dans un an, afin de dresser un premier bilan de ces nouvelles mesures.