Cette année, c'est pour Netflix, et non pas pour les salles, que le réalisateur Romain Gavras, cofondateur du collectif Kourtrajmé, met en scène son nouveau film, Athena. Ce drame a été mis en ligne sur la plateforme de streaming le 23 septembre dernier après avoir été en compétition à la Mostra de Venise 2022.
Après Le Monde est à toi (2018) et Notre jour viendra (2010), le nouveau film de Romain Gavras est coécrit par Ladj Ly, réalisateur des Misérables en 2019.
Au générique d'Athena, il y a Dali Benssalah, vu dans Banlieusards (le film de Kery James pour Netflix), la série Les Sauvages, Tropique de la violence et Mes Frères et moi cette année, ainsi que dans Mourir peut attendre. Anthony Bajon (Teddy, La Troisième Guerre, Les Méchants...), Alexis Manenti (Les Misérables, Les Méchants, la série The Eddy sur Netflix...), Ouassini Embarek et Sami Slimane complètent la distribution du film Athena.
Synopsis :
Rappelé du front à la suite de la mort de son plus jeune frère, décédé des suites d’une prétendue intervention de police, Abdel (Dali Benssalah) retrouve sa famille déchirée. Entre le désir de vengeance de son petit frère Karim (Sami Slimane) et le business en péril de son grand frère dealer Moktar (Ouassini Embarek), il essaye de calmer les tensions. Minute après minute, la cité Athena se transforme en château fort, théâtre d’une tragédie familiale et collective à venir. Au moment où chacun pense avoir trouvé la vérité, la cité est sur le point de basculer dans le chaos…
La Bande-Annonce :
Notre critique :
Dans Athena, Romain Gavras filme, avec de très gros moyens, le chaos d’une cité à feu et à sang, qui s’embrase après la mort d’un jeune habitant.
Le metteur en scène a fait le choix de proposer une réalisation nerveuse, où la caméra est presque toujours en mouvement, au cœur de l’action, suivant différents protagonistes les uns après les autres. Avec, bien souvent, un personnage en (très) gros plan. Enfin, ça, c’est valable pour les deux premiers tiers du film. Athena prend ensuite un tournant quelque peu différent, moins rythmé et quelque peu moins prenant.
Mais, Romain Gavras, c’est aussi et surtout un grand sens de l’esthétique - le film, sublimé par une jolie bande-originale, mériterait d’être vu sur (très) grand écran - et des images choc, par moment, et des contrastes. Celui de la cité grise où les couleurs des fresques murales et des fleurs détonnent. Celui des émeutiers, une arme dans une main, un drapeau tricolore dans l'autre.