Après Doctor Strange et Black Phone, Scott Derrickson revient avec The Gorge, un thriller d’action aux accents de romance écrit par Zach Dean (Voyagers, The Tomorrow War). Le film met en scène Miles Teller (Top Gun: Maverick), Anya Taylor-Joy (Le Jeu de la dame) et Sigourney Weaver, figure incontournable du cinéma de science-fiction.
L’histoire suit deux agents surentraînés, postés chacun dans une tour surveillant un mystérieux gouffre secret. Leur mission : protéger l’humanité d’un mal inconnu tapi dans les profondeurs. Malgré la distance, un lien se crée entre eux. Mais lorsque la menace se précise, ils doivent s’unir pour empêcher une catastrophe qui pourrait détruire le monde.
The Gorge sera diffusé sur Apple TV+ à partir du 14 février 2025.
Synopsis : Deux agents surentraînés sont affectés à des postes de garde dans des tours situées des deux côtés d’un vaste gouffre secret, afin de protéger le monde du mal mystérieux qu’il renferme. Nouant des liens malgré la distance, les deux agents doivent rester vigilants face à cet ennemi invisible. Mais lorsque la menace cataclysmique pour l’humanité leur est révélée, ils devront faire équipe pour maintenir le secret à l'intérieur du gouffre avant qu’il ne soit trop tard.
Scott Derrickson signe avec The Gorge un cocktail explosif d’action, de thriller et de romance, porté par les performances captivantes de Miles Teller et Anya Taylor-Joy. À mi-chemin entre la survie, l’horreur et l’introspection, ce film propose un récit intense où la connexion humaine se construit dans un cadre hostile et mystérieux.
Isolés du reste du monde, Levi (Miles Teller) et Drasa (Anya Taylor-Joy) sont deux snipers postés aux extrémités d’un immense gouffre au cœur d’une forêt dense. L’un garde la tour de l’ouest, sous contrôle américain, tandis que l’autre occupe la tour de l’est, contrôlée par la Russie. Leur mission est aussi simple qu’opaque : veiller pendant un an sur cette anomalie géologique, s’assurer que personne ne découvre son existence et empêcher quiconque de s’en approcher. Les instructions sont strictes : aucun contact n’est autorisé entre eux, et personne ne sait réellement ce qui se cache au fond du gouffre.
Pendant la première partie du film, Derrickson prend le temps d’explorer leur quotidien solitaire. Les mois passent, rythmés par des rapports militaires impersonnels, des séances d’entraînement et des regards furtifs échangés à travers la brume. L’isolement est total, et l’absence d’informations sur leur mission ajoute une tension latente.
C’est le soir de l’anniversaire de Drasa, en novembre, que tout bascule. À l’abri des regards, brisant le protocole, elle initie un premier contact avec Levi en lui envoyant un message furtif griffonné sur un carnet. Contre toute attente, il répond. Ce qui aurait dû rester un simple échange de politesse devient le point de départ d’une relation clandestine. Peu à peu, une complicité naît entre les deux agents, qui se défient, se confient et trouvent du réconfort dans cette humanité qu’ils n’avaient pas le droit d’exprimer.
Mais cette nuit-là, alors qu’un mince sentiment de chaleur s’installe entre eux, le gouffre révèle enfin son secret. Dans l’obscurité silencieuse, d’étranges silhouettes surgissent des profondeurs. D’abord insaisissables, elles restent tapies dans l’ombre, à la limite du perceptible, comme si elles testaient les limites de leur prison. Puis, progressivement, elles deviennent plus audacieuses, leurs mouvements plus affirmés, laissant deviner leur présence menaçante aux abords des tours. L’horreur prend forme : les monstres existent, et la mission des tireurs d’élite n’est pas seulement d’observer, mais bien de contenir ce qui sommeille sous leurs pieds.
Après cette nuit terrifiante, Levi et Drasa continuent leur mission, mais tout a changé. Malgré la peur qui les ronge, leur lien se renforce dans l’ombre. Durant les mois suivants, ils développent une forme de communication secrète à distance, échangeant des messages griffonnés sur de grands blocs-notes visibles depuis leurs tours respectives. Un rituel s’installe : chaque matin, ils se saluent en silence, chaque nuit, ils veillent l’un sur l’autre, leur présence mutuelle devenant leur seule ancre dans cette solitude absolue.
Puis, en février, après plusieurs mois de cette relation à distance, Levi franchit un cap. Déterminé à briser cette séparation physique, il entreprend un acte insensé : il installe une tyrolienne de fortune entre les deux tours et, en défiant les ordres, traverse le gouffre pour rejoindre Drasa. Ce qui ne devait être qu’un moment volé à leur mission devient un tournant dramatique. Sur le chemin du retour, Levi chute dans l’abîme. Sans hésiter, Drasa saute à sa suite, plongeant à son tour dans cet enfer inconnu, prête à affronter les créatures cauchemardesques tapies dans le brouillard.
C’est là que la seconde moitié du film change de ton. Désormais prisonniers du gouffre, Levi et Drasa découvrent un monde plongé dans un brouillard épais, où rôdent d’innombrables créatures cauchemardesques. Chaque pas dans cette obscurité est un pari sur leur survie. Derrickson exploite à merveille l’inconnu et la claustrophobie du lieu, jouant avec les ombres, les bruits sourds et une bande-son anxiogène signée Trent Reznor et Atticus Ross.
Dans cette partie du film, l’action prend le dessus, multipliant les screamers, les combats désespérés et les révélations troublantes sur la nature du gouffre. Mais au-delà des monstres, ce sont bien Levi et Drasa qui restent le cœur émotionnel du récit. Leur complicité, née de leur solitude, se transforme en une alliance indéfectible face à un ennemi invisible.
Derrickson excelle à créer une atmosphère pesante, exploitant avec brio le cadrage et le mouvement de caméra pour immerger le spectateur dans cet enfer souterrain. Dès les premières scènes, l’utilisation de plans larges amplifie l’immensité inquiétante du paysage, instaurant un sentiment d’insignifiance et de vulnérabilité chez les personnages face à cet abîme insondable.
À mesure que l’intrigue avance, la réalisation devient plus nerveuse : travellings fluides, panoramiques progressifs et jeux d’ombre et de lumière distillent un sentiment de menace constante. La photographie oscille entre teintes froides et brumeuses, accentuant l’isolement, et teintes plus chaudes lors des instants volés entre Levi et Drasa, où la chaleur de leur connexion émotionnelle contraste avec l’hostilité de leur environnement.
La bande-son joue un rôle clé dans cette immersion, alternant entre nappes électroniques oppressantes et moments de silence pesant, où le moindre bruit devient une alerte.
Si The Gorge brille par son ambiance immersive et son concept intrigant, son mélange des genres peut parfois désarçonner. La relation entre Levi et Drasa est indéniablement l’âme du film, mais son évolution rapide peut donner un sentiment de précipitation. Par ailleurs, la dernière partie, qui bascule dans une horreur plus viscérale, tranche radicalement avec le rythme lent et contemplatif de la première moitié.
Malgré quelques déséquilibres narratifs, The Gorge reste une proposition originale, portée par un casting impeccable et une mise en scène immersive. L’action est efficace, l’horreur bien dosée et la relation centrale profondément humaine. Un film qui, s’il avait bénéficié d’une sortie en salle, aurait pu déployer tout son potentiel visuel et sonore sur grand écran.
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