Cendrillon : critique et bande-annonce

Cendrillon, en salles le 25 mars 2015, est le tout dernier film Disney. Réalisé par Kenneth Branagh, Cendrillon s'inscrit dans la même lignée que Maléfique en revisitant un grand classique de manière ultra-chic et sophistiquée : le résultat impressionne par sa débauche de moyens mais nous laisse un peu sur notre faim d'audace et de modernité.

Il y a des siècles et des siècles, l'histoire de Cendrillon traversait les vallées grâce à la tradition orale : les versions de son histoire ne cessaient de changer selon les contrées et les conteurs. En 1950, Disney offrait au conte de Cendrillon une version animée, populaire et douce, qui a marqué l'imaginaire de millions d'enfants. En 2015, on retrouve la jeune fille à la pantoufle sur grand écran, incarnée par Lily James.

Peu d'audace dans ce Cendrillon bien trop proche de la version de 1950 : alors que la jeune fille a inspiré mille histoires différentes, au cinéma, en littérature, au théâtre et on en passe, la nouvelle version de Disney se contente d'être une adaptation filmée de son dessin animé. Était-ce nécessaire ? Le dessin animé de 1950 était-il poussiéreux ? Ce n'est en tout cas pas ce que semble dire cette nouvelle version qui n'apporte aucune idée moderne ou (attention, gros mot !) féministe au scénario.

Au-delà de ça, regardons Cendrillon pour ce qu'il est, c'est-à-dire un spectacle absolument époustouflant tout en décors et en costumes. Extravagance est le maître mot de la direction artistique de cette nouvelle version. Le château du prince est sans doute l'exemple même du luxe et de la sophistication de l'ensemble : se déployant comme un temple, un musée, voire un aéroport tout en colonnades et en sculptures, il accueille une salle de bal de la taille d'un stade et des couloirs à n'en plus finir.

Plus surprenant que le château du prince, le corset de Cendrillon, dont les internautes ont déjà pas mal parlé : serré à l'extrême, il est l'exemple même du côté un peu vieillot du film, quoique vecteur de fantasmes... Lily James est d'ailleurs exquise et plante une Cendrillon un peu champêtre tout à fait charmante.

L'atout incontestable de Cendrillon 2015 est l'incarnation de la marâtre par Cate Blanchett, qui excelle en femme de pouvoir déchue, ancienne séductrice à la lisière de la folie. Portant l'ombre de son personnage dans Blue Jasmine (Woody Allen, 2013) sur son visage, Cate Blanchett est absolument glaçante et apporte une force intéressante à l'histoire. Elle est le soleil noir de Cendrillon et le seul élément réellement remarquable de cette nouvelle version.