Emily Blunt incarne Kate, une jeune recrue du FBI brave et pétrie de bonnes intentions : très américaine et asexuée, elle se dévoue entièrement à son travail qu'elle souhaite faire bien, sans débordement, pour coincer les grands trafiquants. Mais sa nouvelle mission est particulière ; plutôt, ce sont ces collègues qui sont particuliers, un groupe d'intervention d'élite mené par un dingue (Benicio Del Toro), qui chasse les criminels comme des animaux. Face à ces méthodes sauvages, Kate s'interroge et s'insurge. Entraînée presque malgré elle dans une chasse à l'homme sanglante, son angoisse monte jusqu'à exploser.
Voici l'argument du film de Denis Villeneuve, dont on connaît le talent et les mises en scènes particulièrement anxieuses, à base d'images grandioses et vaporeuses accompagnées de musique ultra-lourde. Denis Villeneuve maîtrise parfaitement les atmosphères pesantes et on se laisse volontiers mener dans son délire noir comme le désespoir. Mais ici, un problème majeur empêche le voyage : le scénario est trop faible, trop linéaire. Rien n'y est foncièrement tordu, taré, dingue, alors que la réalisation (impeccable) fait tout pour nous le faire croire. Sicario est donc un drôle de grand écart dont la forme fascine bien plus que le fond. (PS : la musique vaut tout de même le détour !)
Bande-annonce :
Informations pratiques :
Sicario
En salles le 7 octobre 2015
