Jusqu'ici tout va bien...

Par · Publié le 25 novembre 2008 à 0h
Samedi soir, le PSG a remporté un précieux succès face au septuple champion de France, l’Olympique Lyonnais. Maîtrisant la plupart du temps une bien décevante formation rhodanienne, les Parisiens ont démontré des qualités qui pourraient faire du club de la capitale un prétendant aux places européennes. Les médias ne se sont d’ailleurs pas gênés pour nous mettre en haut du piédestal alors qu’il y a quelques semaines, ils étaient prêts à nous faire repartir pour une saison galère. C’est bien là que le bât blesse : où se situe la valeur réelle de l’équipe ?
» Un bloc-équipe performant

C’est une expression à la mode lorsque l’on veut parler de solidité mais force est de constater que les hommes de Le Guen ont bien quadrillé le terrain et n'ont laissé au final que peu d’espaces aux joueurs adverses ces derniers temps. Pour preuve, on ne peut comptabiliser que trois réelles occasions de but pour l’OL durant le match de samedi, ce qui n’a pas dû arriver souvent cette saison aux coéquipiers de Benzema. De plus, les duels ont souvent été remportés par les Parisiens, preuve d’une supériorité physique qui faisait défaut la saison dernière. Paris a également peut-être trouvé la bonne solution en défense avec une charnière Camara-Traoré sécurisante pour le moment. Peut-être que le nouveau centre d’entraînement a des effets bénéfiques car depuis son inauguration, Paris a enchaîné quatre succès de rang !



» Des individualités à la hauteur

Pas mal de joueurs ont tiré leur épingle du jeu, à commencer par Stéphane Sessegnon. Le Béninois a régalé l’assistance par ses dribbles déroutants aussi bien pour ses adversaires que pour lui-même car il a eu tendance à gâcher par la suite en assurant mal ses transmissions. Mais cela faisait longtemps que l’on n’avait pas vu à l’œuvre un tel artiste et, rien que pour ces gestes si rares au Parc et en Ligue 1 en règle générale, nous ne pouvons que nous en réjouir. Hormis le numéro 10 parisien, son compère du couloir droit, Ceará, a également répondu présent et montré qu’il n’était pas une erreur de recrutement, bien loin de ses errements d’il y a un an tout pile. On peut citer ensuite pêle-mêle Traoré, Camara, Giuly, auteur d’un beau but de la tête, sans oublier le duo Clément-Makelele, qui a joué un rôle prépondérant sur le résultat.



» Le "problème" Rothen

Ce n’est pas un début de polémique mais les prestations de Jérôme Rothen sont loin d’être convaincantes depuis le début de saison. Il est vrai que ses péripéties extra-sportives ont fait parler et peut-être cela l’a-t-il touché. Mais on est bien loin du Rothen de la saison dernière, auteur d’un exercice globalement très satisfaisant avant sa blessure mi-avril face à Nice. Ses centres ne sont plus d’une précision chirurgicale et il ne parvient pas à déborder, ce qui n’était pas non plus sa qualité première, il est vrai. Le gaucher parisien n’existe que par son association avec Armand, où son repli est indispensable au bon équilibre global de l’équipe. Depuis les venues de Sessegnon et Giuly, il faut bien admettre qu’il semble en retrait. Ce n’est pas un hasard si sa meilleure performance reste le match de Coupe de la Ligue à Monaco, rencontre disputée sans Sessegnon, ni Giuly au coup d’envoi… Il faut également remarquer que le natif de Châtenay-Malabry n’a plus ses jambes de 20 ans, mais on est en droit d’attendre un peu plus de lui, même si pour le moment cela n’a pas de conséquences fâcheuses.



» Et maintenant ?

Après ce succès de gala samedi soir, bien malin celui qui peut prévoir avec certitude la suite des évènements. Après la belle prestation de Marseille, tous les médias parlaient déjà d’un retour du PSG au premier plan, pour ensuite se raviser une semaine plus tard après deux défaites du club contre Toulouse et à Nice. A charge pour les Parisiens de ne pas retomber dans les mêmes travers. Mais dans les déclarations d’après-match, on a senti une pointe de prudence à l’image des propos de Jérémy Clément : "Cette victoire face à Lyon nous fait beaucoup de bien. Grâce à elle, nous sommes cinquièmes au classement. C’est bien, mais il ne faut pas s’enflammer. Nous avons pris trois points, mais il reste encore beaucoup d’autres rencontres jusqu’au terme de la saison." Ou encore dans ceux de Sessegnon : "Nous restons sur quatre victoires de rang toutes compétitions confondues et nous ne voulons pas nous arrêter là. Nous devons cependant garder la tête sur les épaules et ne pas nous enflammer."



» Une inconstance chronique

Depuis plus de quatre ans, Paris n’a jamais enchaîné quatre victoires d’affilée en championnat. Cette belle série, qui comporte même cinq succès, remonte à avril 2004, au temps où le PSG était parvenu à terminer deuxième. Mais pour arriver à cela, un dur déplacement attend les Franciliens à Rennes, une rencontre qui oppose les deux seules formations à avoir fait tomber Lyon. Et l’air breton ne réussit pas trop ces dernières années. En effet, sur les dix dernières confrontations, Paris n’a rapporté les trois points qu’à deux reprises (1999 et 2002). Et l’affaire risque d’être compliquée car les hommes de Lacombe seront de redoutables adversaires, ne concédant qu’un revers à Grenoble en août, et étant réputés comme une équipe très physique. Ils auront, de plus, le temps de préparer cette partie toute la semaine alors que Paris a un match important à jouer jeudi en Coupe UEFA. Tout laisse donc à penser qu’il va être extrêmement difficile de rapporter quelque chose du stade de la Route-de-Lorient mais s’il veut espérer rester en haut du classement, Paris doit se montrer à la hauteur de ses ambitions.



» Des motifs d’espoir mais la prudence est de mise

La presse a dévoilé ce lundi qu’un pacte secret aurait été signé entre les joueurs. Ce pacte porterait sur le classement final du club et, au minimum, une place de Ligue des Champions serait espérée et au maximum le titre ! Tout ceci n’a pas été vérifié mais après deux saisons galères, Paris ne doit pas brûler les étapes. Cependant, l’apport de Makelele et Giuly notamment commence à se faire sentir et c’est tout le groupe parisien qui en devient plus serein et aborde les rencontres avec moins de peur. Pour preuve, le fameux syndrome du Parc semble avoir disparu, même si cela reste à se confirmer car les Parisiens ont rencontré des difficultés à domicile face aux équipes soi-disant moins huppées. Le Guen semble néanmoins avoir trouvé la bonne formule avec ce 4-4-2 à plat avec des duos plutôt complémentaires tels Giuly-Hoarau, Ceará-Sessegnon, Armand-Rothen ou encore Clément-Makelele, le plus ancien mettant dans les meilleures dispositions le plus jeune.



Mais comme dit précédemment, Paris a surtout brillé face aux grosses écuries, d’où l’intérêt de s’interroger sur la régularité de cette équipe et les capacités physiques à enchaîner les rencontres. Giuly, Rothen ou encore Hoarau, qui finira bien par s’épuiser à accumuler les efforts comme il le fait, terminent à chaque fois sur les rotules, voire sur le banc pour l’ancien Barcelonais. Toutefois, les solutions peuvent venir du banc avec un Luyindula plus performant, un Pancrate qui peut-être intéressant par sa puissance, ou encore un Kezman, s’il retrouve une forme convenable. Il subsiste toujours un problème concernant le suppléant de Rothen, Sankharé ayant été décevant même si ce dernier n’est pas vraiment sa doublure, et de Sessegnon, Chantôme n’étant pas à l’aise à droite. Un interrogation existe également derrière, où il manque cruellement d’alternatives. Quoi qu’il en soit, il convient de tempérer les ardeurs qui se sont élevées ces derniers jours car Paris n’est pas encore guéri. D’où la nécessité de rester prudent, surtout que le classement est extrêmement resserré en haut. Un point devrait être fait à la trêve hivernale pour savoir si les démons des deux saisons dernières sont définitivement partis. D'ici là, ne nous enflammons surtout pas et ne nous projetons pas plus loin que le match à venir...




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Mots-clés : club
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