Claude Makelele s'est livré à une longue interview au journal Le Parisien. Au cours de cet entretien, le capitaine du Paris Saint-Germain insiste sur la situation actuelle du club qui n'est pas bonne du tout et remet en cause le mental du groupe.
"On a perdu notre combativité".
Le PSG est dans une mauvaise passe. Et même si les Parisiens n'ont pas obtenu gain de cause lors des rencontres contre Monaco ou Lyon, que dire pour les matches de Nice et Marseille ? Avec ou sans manière, les résultats n'y sont pas. Makelele espère bien entendu que ces problèmes vont se résoudre, et cela au plus vite, avant que la situation ne devienne catastrophique : "L’an dernier, il y avait eu beaucoup d’efforts pour gommer cette mentalité. Nous avions cette envie de ne pas prendre de buts. Mais là, on a perdu notre combativité. Il faut rapidement se remettre dans une mentalité de résultats. Même si on doit gagner en jouant mal, tant pis".
Pour le capitaine du club, le problème rencontré vient avant tout du mental : "On lâche un peu dans le mental, alors que c’est primordial. Même dans les crampes ou dans la souffrance, on ne doit rien lâcher. C’est une frustration, car c’est ce qui faisait notre force avant et notamment la saison dernière", ajoute-t-il.
Les joueurs vont donc devoir lutter contre les ondes négatives afin de voir la situation s'améliorer : "Il faut se remettre du positif dans la tête et retrouver l’envie de ne pas prendre de buts. Si nous y parvenons, ça va payer, car il y a de la qualité chez nous. Les équipes qui sont devant ne sont pas meilleures, mais elles ont un engagement que nous n’avons plus".
"Et arrêtons de nous réfugier derrière le fameux contexte parisien. ".
Pour revenir au fameux match disputé contre l'Olympique Lyonnais (1-1), Makelele souhaite stopper l'idée que tout le monde se fait d'un match référence : "Lyon n’a pas souffert que contre nous ! Ce n’est pas « la » référence du championnat. Moi, ma référence, c’est notre victoire à Valenciennes (3-2). Là-bas, on a souffert, on a été au combat et on a gagné". Et le joueur semble avoir bien pris conscience de l'ampleur de la situation et de la rapidité avec laquelle les évènements peuvent s'enclencher. C'est pour cette raison qu'il demande "l’union sacrée" et souhaite arrêter d'entendre parler de la pression qui englobe le club de la capitale : "Et arrêtons de nous réfugier derrière le fameux contexte parisien".
Le problème se situe dans les têtes. Pour cette raison, le milieu de terrain évince toute culpabilité de la part du coach : "Ce n’est plus un problème de tactique ou de coaching, mais une question de mentalité de vestiaire. Chacun doit élever son niveau mental et physique [...] Je mets l’entraîneur à part. La base, ce sont ceux qui sont sur la pelouse". Makelele ne prend pas la parole ainsi pour égratigner ses partenaires puisqu'il se met également dans le lot : "A commencer par moi-même. Nous, les joueurs plus âgés, devons faire le maximum pour montrer l’exemple".
Si le joueur se veut aussi dramatique, c'est bien pour empêcher que la situation le devienne vraiment : "Ma crainte, c’est qu’on ne réagisse pas avant que la situation devienne dramatique. Parce que, quand je regarde nos derniers résultats, je me dis : « M… ce n’est pas nous ! »".
"Il faut oublier l'Europe pour l'instant".
Lorsqu'on lui demande si l'objectif du club est toujours d'accéder à une place européenne pour la saison prochaine, le capitaine du Paris Saint-Germain dresse un constat cinglant : "Il faut oublier cela pour l’instant. On n’en est plus là. C’était notre objectif quand on était un groupe. Là, on a perdu nos fondamentaux. Dans l’immédiat, la seule ambition, c’est de redevenir ce que nous étions en début de saison".
"Chaque joueur est traité différemment".
Makelele n'a pas manqué l'occasion pour adresser une petite pique à Christian Gourcuff, qui déclarait que le joueur était dépassé : "Mais si c’est le cas, c’est inquiétant pour certains joueurs de L 1. Car je tiens quatre-vingt-dix minutes et je bloque pas mal d’actions. Et puis, Christian Gourcuff, s’il était si clairvoyant, il dirigerait l’équipe de France".
Makelele évoque ainsi les traitements des joueurs dans le championnat de France : "Chaque joueur est traité différemment. Moi, par exemple, dès mon premier contact dans un match, tous les adversaires se précipitent et mettent la pression sur l’arbitre. C’est dramatique,mais je ne veux pas trop en parler. Alors que, moi, j’ai un jeu rude, mais sans plus. Et ça, c’est l’équipe de France qui finit par le payer". Le joueur pointe alors du doigt le match France-Irlande, ou les Français ont été complètement balayés dans l'engagement : "Contre l’Irlande, on a vu qu’il y avait un problème dans l’engagement physique. En L1, au moindre cri, les arbitres sifflent. Contre les Irlandais, les seuls Français qui restaient debout sont ceux qui jouent en Angleterre. Les autres ne résistaient pas dans l’impact".