Carte blanche à Peter Eötvös : Le Château de Barbe-Bleue de Belá Bartók

Par · Publié le 17 janvier 2012 à 16h04
Carte blanche à Peter Eötvös : Le Château de Barbe-Bleue de Belá Bartók à l'Auditorium du Louvre le 24 mars 2012 à 18h30.
Belá Bartók : Le Château de Barbe-Bleue :

Opéra en un acte, livret de Béla Balázs.
Orchestre Philharmonique de Londres, dir.: Adam Fischer.
Mise en scène : Bruce Macadie, costumes : Anna Buruma.
Avec Robert Lloyd (Barbe-Bleue), Elizabeth Laurence (Judith) Réal.: Leslie Megahey, prod.: BBC TV, 1992, 1h04.
Cet unique opéra de Béla Bartók a été écrit en 1911, sous l'influence de Pelléas et Mélisande de Claude Debussy. L'œuvre de Bartók est en un seul acte, la progression dramatique étant scandée par l'ouverture des sept portes du château. L'auteur du livret, l'écrivain hongrois Béla Balász n'a gardé du conte de Perrault que ce qui fait sa quintessence : le désir d'assouvir une curiosité. Le personnage de la Barbe-Bleue n'est pas le mari sanguinaire et terrorisant du conte, mais un être porteur d'une souffrance cachée. Ce n'est pas de lui que va survenir le danger, mais de Judith. En ce qui concerne la vocalité, cette œuvre s'est inspirée du travail de Bartók sur les chants populaires hongrois. Peter Eötvös confessé avoir été tellement impressionné par la réussite de Bartók dans le traitement de la voix dans cet opéra que cela l'amena à renoncer a l'emploi du hongrois dans ses propres ouvrages lyriques.

Peter Eötvös est le compositeur d'une œuvre opératique importante inaugurée par Trois Sœurs, présenté ici dans la production originale filmée par Don Kent. Cet opéra connaît une carrière hors norme puisqu'il a déjà fait l'objet de treize productions différentes ! Chef d'orchestre de réputation internationale, Peter Eötvös a également pu à ce titre approfondir sa relation privilégiée à ses opéras de référence, comme l'illustre au premier chef le choix de cette carte blanche. En premier lieu, Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók, œuvre par laquelle il découvrit, enfant, le monde de l'opéra. Il a ensuite eut une autre révélation avec L'Affaire Makropoulos de Leoš Janácek, qu'il dirige au Festival de Glyndebourne. Il est alors frappé par le parallélisme de ses recherches sur le rapport entre langage et musique et celles qui furent menées cinquante ans plus tôt par le compositeur tchèque. Enfin, Peter Eötvös a été très marqué par sa collaboration, depuis l'année 1966, avec Karlheinz Stockausen, dont il créa l'opéra Donnerstag à la Scala de Milan. Il évoque ce moment crucial de sa carrière de chef qui influa aussi sur sa conception de l'opéra, pour lequel il imagina d'autres formes de mises en espace.

BIOGRAPHIE :

Peter Eötvös est un compositeur hongrois ne en 1944. Son œuvre explore trois lignes directrices qui ne cessent de s'entrecroiser : une théâtralité qui se propage a tous les niveaux du processus compositionnel (gestes des instrumentistes, théâtralité inhérente à la matière sonore) ; l'élaboration de spectaculaires mises en espace du son (Atlantis, Angels in America) ; enfin, un travail original sur le langage, conçu comme matière sonore originelle (Mese, sa première œuvre électronique ; la cantate IMA). Compositeur d'opéra reconnu depuis le succès éclatant de Trois Sœurs (1996-1997), il accorde une importance toute particulière à la connexion entre la musique de la parole et le discours musical, chaque langue lui faisant écrire une musique différente. Il étend et perfectionne son rapport a la matière sonore auprès de Karlheinz Stockhausen, a l'Elektronische Studio de la WDR de Cologne (1971-1979). Pierre Boulez, qui l'invite à diriger le concert d'inauguration de l'Ircam en 1978, lui montre l'exemple de l' " entité unique et indivisible : compositeur-chef d'orchestre " ; il éprouvera ce modèle a la tête de l'Ensemble intercontemporain (1978-1991).
Informations pratiques

Dates et Horaires
Le 24 mars 2012

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    Lieu

    Accès par la Pyramide
    75001 Paris 1

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