En 2018, Caroline Vigneaux lançait son deuxième one-woman-show, "Caroline Vigneaux Croque la Pomme" au Palais des Glaces. Elle l'a ensuite joué au Grand Point Virgule et à Bobino. En 2020, Caroline Vigneaux aurait dû le présenter au Théâtre Libre. Mais elle est finalement à l'affiche de l'Olympia du 13 au 16 avril 2022.
On se souvient alors de l'avocate fraîchement reconvertie en humoriste qui jouait "Caroline Vigneaux quitte la robe" au Petit Palais des Glaces alors qu'elle passait en même temps sur France 2, dans "On n'demande qu'à en rire", l'émission de Laurent Ruquier qui l'a fait connaître au grand public.
Si dans "Caroline Vigneaux quitte la robe" elle était capable de boire une canette de bière d'un trait sans s'arrêter tout en faisant des vannes sur le métier d'avocat, dans "Croque la Pomme", Caroline Vigneaux est nue comme un vers, enfin plutôt comme Eve, dans le jardin d'Eden.
Comme Eve, Caroline croque la Pomme, ce fruit défendu de l'arbre de la connaissance. Et elle va y prendre goût, au point de recommencer. Tout va alors s'emballer : Caroline Vigneaux découvre la vérité sur des secrets jamais révélés et c'est ce qu'elle compte bien partager avec le public du théâtre Libre, auquel elle va absolument tout révéler, même si elle doit briser des tabous ancestraux.
Notre critique :
Caroline Vigneaux profite de son deuxième one-woman-show pour faire passer son message féministe de façon très drôle et intelligente.
Elle part du mythe "des deux culs nus qui croquent une pomme" pour raconter des milliers d'années de soumission de la femme. "Les gars vous avez du second degré j'espère, sinon la soirée va être longue" prévient-elle en début de spectacle. Car oui, tout au long de "Croque la pomme", Caroline Vigneaux considère les hommes, les descendants d'Adam, comme des "teubê".
Bonne joueuse, elle comprend les hommes qui ne sont pas féministes : "avoir une esclave gratos à la maison c'est quand même pratique" leur lance-t-elle.
Mais, bien plus que des vannes sur les femmes et les hommes, Caroline Vigneaux nous remet en mémoire l'histoire, sous le prisme de la soumission des femmes et du féminisme. Ancienne avocate de son état, elle évoque longuement l'avocate Gisèle Halimi qui a fait bouger les lignes afin que soit votée la loi de 1975 légalisant l'avortement (une partie de sa plaidoirie est d'ailleurs reprise par Richard Berry dans "Plaidoiries"), avant de démontrer que fondamentalement, on ne peut pas être contre cette loi. Un passage vivement applaudi.
Elle cite également le Code Civil, en s'énervant, qui dit que l'épouse doit obéissance à son mari. "Ton mari peut appeler les flics pour t'obliger à lui faire la bouffe" traduit-elle.
Si dans la première partie de son spectacle, la très expressive et dynamique humoriste refait l'histoire du féminisme, dans la deuxième partie de "Croque la Pomme", un peu moins forte et captivante, elle va évoquer sa vie de mère célibataire, les rencontres, briser les tabous sur les femmes (les fuites urinaires, le point G...). Mais, le féminisme n'est pas toujours très loin lorsqu'elle réclame "le droit de vieillir" et "le droit d'être aussi nulle que vous Messieurs et d'être payée pareil".
Dates et Horaires
Du 13 avril 2022 au 16 avril 2022
Lieu
L'Olympia
28 Boulevard des Capucines
75009 Paris 9
Tarifs
A partir de : 28€
Site officiel
www.olympiahall.com