Ce que Dedo aime faire languir son public parisien. Alors qu'il avait lancé le rodage de son nouveau spectacle, Biafine, lors d'une unique date parisienne, le 3 juillet dernier, l'humoriste n'était pas revenu jouer son spectacle dans la capitale. Mais ça y est, les Parisiens peuvent se délecter de ce nouveau one-man-show puisque Dedo a (enfin) décidé de se produire à Paris. Après sept dates au Point Virgule, Dedo propose une dernière représentation parisienne, au Grand Point Virgule le jeudi 30 juin 2022 à 20h30.

Dedo, cet humoriste aux longs cheveux noirs passé par le Jamel Comedy Club, a déjà deux spectacles à son actif : Prince des Ténèbres qu'il a joué pendant 5 ans et Killing Joke avec lequel il a tourné pendant 4 ans, jusqu'à la dernière représentation en janvier 2019 au Café de la Danse. Biafine est donc le troisième one-man-show de Dedo.

Entre-temps, Dedo, qui a plusieurs cordes à son arc, a publié une BD, White Spirit, et a surtout monté le groupe de métal humoristique Les Princesse Leya (qui sera d'ailleurs en concert à La Maroquinerie le 3 décembre prochain).

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Dedo est notamment apparu dans la série Bref de Kyan Khojandi dans le rôle de Julien. Il a également participé à des vidéos du collectif Golden Moustache.

Si à vous aussi Dedo, sur scène, vous a manqué, ne rater pas son passage au Point Virgule en ce printemps. Il n'y a que 7 séances et une centaine de places disponibles dans la salle.

Notre critique :

Après une entrée dans la fumée et sur de la musique métal, fidèle à lui-même, Dedo dresse un bien triste constat dans son spectacle Biafine : notre monde fonctionne à l’envers, plus personne ne sait communiquer. Voilà le propos du one-man-show, décliné de plusieurs façons.

Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, le stand-upper Dedo ne peut s’empêcher de réagir à l’actualité, le débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle lors de notre passage, qui fait dire à Dedo : "Macron on dirait Jacquouille dans le passé".

Après cet aparté au lendemain du débat télévisé, Dedo revient à son propos, ciblant en premier les apiculteurs, ces "cosmonautes avec une burka qui volent du miel". L’humoriste commence doucement son inventaire des absurdités de notre monde avant de glisser vers les bars à chats. "C’est comme un bar à putes mais avec des chats". On ne peut être plus clair. 

Et dans ce spectacle très personnel, Dedo se confie sur son souhait de ne pas avoir d’enfant. Son moyen de contraception ? "Mettre une enceinte avec Jul sur [son] entrejambe : [ses] spermatozoïdes se suicident". Et c’est en dégainant son humour noir que l’humoriste compare les enfants et le cancer. Comme Laurie Peret ou Tania Dutel peuvent le faire sur scène, avec des histoires gynécologiques, Dedo, lui a choisi de raconter un examen urétral, détails très précis à l’appui. Une séquence assez longue, instructive ou dérangeante selon les points de vue, conclue par : "L’enfer c’est les tiges !", avant qu’il n’embraye sur sa garde à vue.

L’humoriste constate qu’avec cette tension présente en permanence, l’absence de discernement, les polémiques à répétition, "l’humain n’est tout simplement pas fait pour la vie". Son cerveau brûle au troisième degré. Son ambition d'humoriste c’est de nous apporter de la dérision, "du rire comme de la Biafine". Pari tenu, on ressort du spectacle de bonne humeur après avoir ri ! Et notre cerveau n'est pas encore complètement en train de brûler vif.