Letter to a man à l'Espace Pierre Cardin : notre critique

Par · Publié le 17 décembre 2016 à 11h30
Robert Wilson et Mikhail Baryshnikov donnent rendez-vous à leur public à l'Espace Cardin où s'est installé le Théâtre de la Ville le temps des travaux. Au programme, Letter to a man, un spectacle s'inspirant des célèbres cahiers de Nijinski, du 15 décembre au 21 janvier 2017.

Il y a quelques semaines, le Théâtre de la Ville déménageait officiellement à l'Espace Cardin tout le temps que prendront les travaux. Un des premiers accueils de cette nouvelle aventure est ainsi Letter to a man, un spectacle qui ne passe pas inaperçu.

En effet, Letter to a man marque le retour d'un duo grandiose et superbe, celui que forme le metteur en scène de génie Robert Wilson (qui présentait récemment ses collaborations avec le Berliner Ensemble, Faust I et II et L'Opéra de quat'sous) et le danseur russe Mikhail Baryshnikov. Après The Old Woman présenté au Théâtre de la Ville avec Willem Dafoe, les deux hommes s'attaquent au journal tenu par le danseur des Ballets Russes Vaslav Nijinski dans les années 20, peu de temps avant de sombrer complètement et définitivement dans la folie.

Qui de mieux que Mikhail Baryshnikov, un des plus grands danseurs russes de sa génération, pour interpréter cet autre danseur génial que fut Nijinski, créateur hors pair et révolutionnaire de L'après-midi d'un faune, amant de Diaghilev ? Sous les doigts ingénieux de Bob Wilson, de sa patte reconnaissable entre mille, les cahiers, récemment mis en scène par Brigitte Lefevre avec Clément Hervieu-Léger, reprennent une nouvelle vie, alors qu'ils avaient dormi pendant si longtemps auparavant, censurés et presque oubliés pendant de longues décennies.

Sur la scène, des néons presque blancs, des écrans de couleurs criantes (du bleu, du rouge). Sur le visage de Baryshnikov, un blanc fantomatique, comme toujours. Pas de doute, c'est bien là un spectacle de Bob Wilson. Sélectionnées avec soin, quelques phrases percutantes de Cahiers sont répétées en boucle, en français, anglais ou russe. La mort, la vie, la création, la religion, Dieu, Diaghilev, le sexe. Les sujets sont redondants dans les écrits de Nijinski. L'homme, aux portes de la folie, tente de le dissimuler, mais ne fait que le prouver d'autant plus. Mikhail Baryshnikov, à la fois faune, à la fois Nosferatu de Murnau (dans la gestuelle vampirique), incarne à la perfection, de sa légèreté manifeste, le danseur mythique des ballets russes. Sublime.

Infos pratiques :

Letter to a man, à l'Espace Cardin, du 15 décembre au 21 janvier 2017.

Du mardi au samedi à 20h30, le samedi à 15h.

Tarifs : de 18 à 36€

Réservations : 01.42.74.22.77

Informations pratiques

Dates et Horaires
Du 15 décembre 2016 au 21 janvier 2017

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    Lieu

    1, avenue Gabriel
    75008 Paris 8

    Tarifs
    TP : 36€

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