"Ctrl-X" de Cyril Teste au Monfort Théâtre : notre critique

Après le succès (hautement mérité !) de "Festen" aux Ateliers Berthier, le metteur en scène Cyril Teste présente "Ctrl-X", une pièce de Pauline Peyrade qu'il met en scène avec son collectif MxM et qu'il présente pour la première fois à Paris, au Monfort Théâtre du 9 au 20 janvier 2018.

On ne décrit plus Cyril Teste, ses pièces à succès ainsi que les listes d'attente interminables à l'entrée de ses spectacles. Le metteur en scène a su se faire un nom en l'espace de quelques saisons, notamment grâce au succès retentissant de Nobody et désormais, de Festen, adaptation scénique et absolument brillante du film de Thomas Vinterberg.

Depuis le 9 janvier 2018, le Monfort Théâtre présente Ctrl-X, pièce créée en avril 2016 à Genève mais qui n'avait jamais été présentée à Paris. Sur un texte de Pauline Peyrade, Cyril Teste et son collectif interrogent la société, la communication, le rapport aux autres.

Ida habite un appartement, face aux tours lumineuses qui semblent être celles du quartier de Beaugrenelle. Les lumières s'éteignent et se rallument, Ida est seule chez elle. Son téléphone sonne, un amant, une sœur. Ils tentent de la joindre, lui envoient des sms qui s'affichent alors sur un écran face à nous. Le multimédia, comme toujours chez Cyril Teste, aide son propos. L'image est double, on la voit en bas, on la voit de plus près, au dessus. La lumière de son ordinateur ou de son téléphone ne parviennent pas à combler le vide immense qui semble s'être emparé de la pièce, d'Ida elle-même, le vide laisser par l'homme qu'elle aime, éternel absent de cette courte pièce.

50 minutes suffisantes pour nous permettre de capter le propos, l'hyper-connexion qui laisse pourtant place à une solitude toujours plus grande. Quand le téléphone sonne mais que ce n'est pas celui qu'on attendait. Quand le mail qu'on attend n'arrive jamais. Ida, comme une personne de son temps, se perd à regarder des émissions qui ne l'intéressent pas, à rechercher la jouissance introuvable dans le plaisir qu'elle tente, une seconde et sans entrain, à se procurer à elle-même. 50 minutes efficaces mais peut-être insuffisantes pour aller au bout du propos et qui nous laissent comme un goût d'inachevé sur la langue.