La Place du Mort, la comédie d'Ambroise Michel au Funambule Montmartre : critique et invitations

Ambroise Michel, comédien, auteur, réalisateur et metteur en scène, présente sa nouvelle pièce de théâtre. Sa comédie La Place du Mort est à l'affiche du théâtre Le Funambule Montmartre jusqu'au 22 mai 2022.

Ambroise Michel s'est fait connaître du grand public en prêtant ses traits à Rudy Torres dans Plus Belle la Vie, pendant une dizaine d'années, de 2004 à 2014. Ensuite, le comédien a eu un rôle récurrent dans la série Cut, sur France Ô, ainsi que dans Nina et Double je, sur France 2. En parallèle à ces rôles à la télé, Ambroise Michel a continué d'écrire pour le théâtre, mais aussi à réaliser des courts-métrages.

La Place du Mort, la nouvelle comédie écrite, mise en scène et interprétée par Ambroise Michel (dont la première s'est tenue le jour des 40 ans de l'artiste), évoque la mort et les pompes funèbres. Une thématique déjà développée par l'auteur dans son court-métrage Lendemains Funèbres.

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Cette pièce de théâtre met en scène une policière et un employé de pompes funèbres qui débarquent dans une maison perdue pour récupérer le corps d'un défunt. Or, ce dernier, interprété par Ambroise Michel, n'est pas mort. La météo se gâte, il est obligé d'héberger ces hôtes indésirables.

Sur scène, dans La Place du Mort, Ambroise Michel donne la réplique à Ibtissem Guerda en alternance avec Clémentine Domptail et Jan Debski en alternance avec Fabrice Roubeyrie.

Notre critique :

Avec La Place du Mort, pièce dont il est également producteur et sur laquelle il a travaillé en famille puisque les costumes sont réalisés par sa mère et les décors en collaboration avec son père, Ambroise Michel signe une comédie de genre. C’est assez rare au théâtre. Une pièce dont l’univers est directement inspiré de celui de Tim Burton.

D’abord, les personnages, aux allures gothiques pour certains, avec teint blafard et yeux noirs, aux drôles de noms, rappellent l’univers Burton. Le croque-mort, le bien-nommé Moribond, avec son chapeau haut de forme, est à mi-chemin entre Barnabas Collins dans Dark Shadows et Willy Wonka dans Charlie et la Chocolaterie, deux personnages incarnés par Johnny Depp dans ces films de Tim Burton. Mais aussi le décor, cette vieille bicoque qui se dévoile lorsque le rideau s’ouvre, aux faux airs de maison hantée, s’inscrit aussi dans cet univers

Au milieu de tout ça, Ambroise Michel apparait méconnaissable, grossi, barbu, avec une voix pas naturelle, sous les traits de Marius Pochard. Un personnage dans lequel le comédien semble s'éclater. Cet étrange bonhomme a quelque chose à cacher. Et c’est ce que l’on va peu à peu découvrir notamment grâce au flashback, un procédé qu’apprécie l’auteur.

La Place du Mort, c’est aussi une mise en scène très dynamique, grâce à l’utilisation de tout l’espace du théâtre (à plusieurs reprises les comédiens traversent la salle) et avec des scènes courtes et un noir qui revient souvent. Une écriture avec beaucoup d’humour noir et un vocabulaire qui tourne autour de la mort ("charogne" et "putréfaction" sont notamment au rendez-vous). Une écriture également empreinte de références diverses et variées. On notera une scène de jeu à boire qui rappelle Les Bronzés font du ski et un clin d’œil à Plus Belle la Vie, entre autres. Dans La Place du Mort, il est aussi question de chasse. N’oublions pas qu’Ambroise Michel a grandi dans la campagne Seine-et-Marnaise.

Entre une chorégraphie de Madison, un orage très bien matérialisé ou encore un foudroiement, pas le temps de s’ennuyer devant La Place du Mort, qui prend tout son sens à la fin…