Une nécropole de la fin de l'Antiquité découverte à Autun

Par Cécile de Sortiraparis · Publié le 7 juillet 2020 à 12h27
A Autun, en Saône-et-Loire (71), une importante nécropole a été mise à jour. Datant de la fin de l'Antiquité, ces vestiges ont réservé bien des surprises à l'équipe d'archéologues qui s'affaire toujours sur place pour déterrer l'ensemble des constructions et des objets antiques.

La France est riche d'histoires, celles-ci se dévoilent au hasard des fouilles et des travaux effectués sur le territoire. La dernière surprise en date est située à Autun, en Saône-et-Loire. Dans cette ville de Bourgogne-Franche-Comté, depuis le début du mois de juin 2020, des archéologues mettent au jour les vestiges d'une nécropole. Une découverte d'importance qui devrait aider les historiens à mieux comprendre les rites funéraires de la fin de l'Antiquité.

C'est une équipe d’archéologues de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) qui mène les recherches à Autun (anciennement Augustodunum) sur prescription de l’État (Drac Bourgogne-Franche-Comté). Cette fouille, réalisée en collaboration avec le Service archéologique de la ville d’Autun, porte sur une nécropole située à proximité de l’église paléochrétienne de Saint-Pierre-l’Estrier

Selon les archéologues, la nécropole découverte était en usage entre le milieu du IIIe siècle et jusqu'à la fin du Ve siècle. Cependant, cet endroit a dû continuer à être très respecté : on y retrouve des mausolées datant du XVIIIe siècle ! Ces mausolées relativement récents ne sont pas la plus grande des surprises que le site réservait aux chercheurs. A l'intérieur de certains de ces imposants monuments funéraires, les archéologues ont retrouvé des sarcophages de marbre.

L’un d’eux aurait abrité la dépouille d’Amator, parfois présenté comme le premier évêque d’Autun. Un premier mausolée, tombeau fondateur de l’église Saint-Pierre, était bâti sur une villa gallo-romaine et aurait abrité la dépouille d’une personnalité localement vénérée. La nécropole a, semble t-il, accueilli des sépultures chrétiennes qui comptent parmi les plus anciennes de la moitié nord de la Gaule : on y a retrouvé l’une des premières mentions du Christ en Gaule, l’inscription de Pektorios, datée du IVe siècle.

Les archéologues ont mis à jour près de 150 inhumations sur le site de fouille. Certains individus sont enterrés dans des sarcophages en grès tandis que d’autres sont placés dans des cercueils. Ces derniers sont le plus souvent en bois ou en plomb. Quelques défunts sont enterrés dans des coffrages de tuiles qui rappellent les pratiques funéraires du Haut Empire romain

Les cercueils de plomb sont rares dans la moitié nord de la France. Autun en est l’un des gisements les plus importants, avec une quarantaine d’exemplaires connus, dont huit issus de la fouille en cours. L'un de ces cercueils en plomb était placé dans un sarcophage de pierre. Il paraît être hermétique depuis plus de 1500 ans. Son ouverture est programmée à l’issue de la fouille, vers la fin août. Elle pourrait révéler un individu bien conservé, peut-être avec ses vêtements et d’autres éléments rares ou fugaces l’accompagnant dans l’au-delà.

Les fouilles menées à Autun contiennent de nombreux éléments fascinants et on espère connaître bientôt de nouveaux secrets sur la vie de nos ancêtres. A l'autre bout de la planète, d'autres archéologues travaillent autour d'un site Maya fraîchement découvert.

Informations pratiques

Site officiel
www.inrap.fr

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