Légalisation du cannabis : une majorité de maires d'Île-de-France l'approuvent

Par · Publié le 18 janvier 2021 à 18h09
Dans la région la plus dense de France, où la vente et la consommation de cannabis sont des infractions courantes, les élus locaux penchent pour une faible majorité d'entre eux en faveur de la légalisation. Si l'exécutif, en particulier Gérald Darmanin, semble s'y opposer fermement, d'autres maires franciliens estiment que la question autour de l'usage récréatif de THC mérite débat.

Que pensent les élus d'Île-de-France à propos de la légalisation du cannabis ? Depuis mercredi 13 janvier 2021, une consultation citoyenne en ligne sur le site de l'Assemblée nationale interroge les citoyens sur un sujet toujours aussi sensible : la légalisation du cannabis récréatif.

Mise en place à l'initiative de la mission parlementaire d'information sur la réglementation et les usages du cannabis, datant de 2019, la plateforme permet de répondre à des questions comme "pensez-vous que le dispositif actuel de répression de la consommation de cannabis permet d'en limiter l'ampleur ?", ou encore "seriez-vous favorable à la possibilité pour les particuliers de cultiver à des fins personnelles un nombre de pieds de cannabis fixé par la loi ?". Autant de questions posées par Le Parisien aux élus franciliens, en particulier les maires des communes les plus concernées par le trafic. 

D'abord, prenons les chiffres. Selon le ministère de l'Intérieur, il y aurait 3952 points de "deals" (vente de stupéfiant) répertoriés en France métropolitaine. Toujours selon Beauvau, un quart (1029 précisément) de ces points de vente se situent en région Île-de-France. Pour le ministre Gérald Darmanin, pas question de légaliser "cette merde".

Seulement, le problème est d'une telle ampleur que botter en touche semble plus que jamais contradictoire. "Vingt millions de Français déclarent avoir expérimenté le cannabis, 200 000 personnes vivent de l'économie souterraine du cannabis... Il y aura forcément une évolution en France" promet Robin Reda, député de l'Essonne président de la mission parlementaire, interrogée par nos confrères du Parisien.

Sur les 36 maires franciliens interrogés, issus des neuf départements les plus touchés (20 élus de gauche, 7 venants de la droite, les autres non étiquetés), 50% d'entre eux se disent en faveur de la légalisation, et seulement 22% s'y opposent fermement. Aussi, 28% des élus sondés ne préfèrent pas se prononcer à ce sujet. Et il y a a priori autant d'élus de gauche contre la légalisation que de maires de droite en faveur. Par exemple, les maires de Noisiel (PS), Montataire (PC), Nogent-sur-Oise (LREM) s'opposent à la mesure.

Dans le même temps, d'autres maires changent d'avis sur la question, comme Gilles Poux à La Courneuve (PC). "Pendant très longtemps, j'étais contre, mais j'ai cheminé et je me rends compte que malgré le travail fait, on est devant une espèce de mythe de Sisyphe", confesse-t-il au Parisien. Pour l'heure, aucun projet de loi n'a été déposé à ce sujet au Parlement. 

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