Hors de question d’annuler la dette Covid. Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, et parue ce 7 février 2021, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a confié que l’annulation de cette dette est « inenvisageable » et constituerait même « une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des États ».
« Cette règle constitue l'un des piliers fondamentaux de l'euro », insiste-t-elle, avant de poursuivre : « Si l'énergie dépensée à réclamer une annulation de la dette par la BCE était consacrée à un débat sur l'utilisation de cette dette, ce serait beaucoup plus utile ! À quoi sera affectée la dépense publique ? Sur quels secteurs d'avenir investir ? Voilà le sujet essentiel aujourd'hui ».
On rappelle que plus de 100 économistes ont appelé, dans une tribune publiée le 5 février dernier, à annuler les dettes publiques détenues par la BCE afin de faciliter la reconstruction sociale et écologique après la pandémie de Covid-19.
Selon Christine Lagarde, « tous les pays de la zone euro émergeront de cette crise avec des niveaux de dette élevés ». Mais « il ne fait aucun doute qu'ils parviendront à la rembourser. Les dettes se gèrent dans le temps long. Les investissements réalisés dans des secteurs déterminants pour l'avenir engendreront une croissance plus forte » estime la présidente de la Banque centrale européenne qui considère que « la reprise sera créatrice d'emplois, et donc fédératrice ». « Nous allons vers une autre économie, plus numérique, plus verte, plus engagée face au changement climatique et pour le maintien de la biodiversité », ajoute-t-elle.
Toujours dans les colonnes du JDD, Christine Lagarde prévoit une reprise économique de l'Union européenne à partir du milieu de l'année. « 2021 sera une année de reprise. La reprise économique a été retardée, mais non battue en brèche » indique-t-elle. Cependant, elle reste prudente. « Nous ne sommes pas à l'abri de risques encore inconnus », et « nous ne retrouverons pas les niveaux d'activité économique d'avant la pandémie avant mi-2022 », prévient-elle.