Exclu : interview de pierre ménès (partie i)

Par · Publié le 29 octobre 2009 à 0h
Le célèbre journaliste, Pierre Ménès, présent notamment sur RTL et Canal +, a eu la gentillesse d'accorder une interview à PlanètePSG. Sans langue de bois comme à son habitude, il a réagi à l'actualité et nous a livré sa vision du football. Dans le premier volet de cet entretien, qui en comporte trois, il balaye avec nous l'actualité du Paris Saint-Germain et évoque également son ancienne passion pour ce club et un certain Safet Susic...
Tout d'abord, quel est votre sentiment concernant l'affaire OM-PSG et le report du match pour cause de grippe A ?

Pierre Ménès : "Je ne comprends pas le débat en fait. De toute façon, à la base il y a trois joueurs du PSG qui ont eu la grippe A et il y a des décisions salutaires qui ont été prises par le corps médical de la Ligue. Je n'ai jamais entendu que le PSG avait demandé le report du match. Après qu'il y ait des Marseillais qui veulent jouer aux victimes, dire que tout se décide à Paris puisque c'est la capitale, ça les regarde… Au final, c'est de la polémique inutile car tout cela est en train de créer de la tension pour les deux prochains PSG-OM qu'il va y avoir cette saison. Je trouve cela très malvenu".



Et l'hésitation de la Ligue à reporter le match plus tôt, qu'en pensez-vous ?

P.M : "J'étais sur RTL samedi soir et on a eu Robin Leproux au téléphone. On a bien senti qu'il n'était pas super optimiste. Quand on a deux joueurs qui ont la grippe A et qu'on est en train de faire un test pour un troisième joueur, la probabilité du report est tellement forte que pour des raisons de sécurité évidentes et pour ne pas faire dépenser de l'argent inutilement à l'Olympique de Marseille, à Canal+ et surtout aux supporters, je pense que la solution la plus courageuse était d'annuler dès samedi soir".



Vous parliez de la victimisation des Marseillais dans leurs déclarations, que ce soit du côté de Didier Deschamps, José Anigo ou plus récemment Mamadou Niang. Comment l'expliquez-vous ?

P.M : "J'ai l'impression qu'ils se sont exprimés en vue de faire plaisir aux supporters marseillais. Pour montrer qu'ils ont quelque chose dans le pantalon en fait. Mais bon je trouve que c'est malvenu. Quand le PSG ne se comporte pas bien, j'ai l'habitude de le dire mais là je ne vois pas ce qu'on peut reprocher au club parisien sur cette affaire".



Quel est votre rapport avec le Paris Saint-Germain ? En êtes-vous supporter ?

P.M : "J'ai été supporter et abonné entre 1977 et 1984. J'ai connu donc le club quand il était moins médiatisé et avait une image plus familiale".



Et quel est le joueur qui vous a le plus marqué pendant cette période ?

P.M : "Ah, Safet Susic de très loin ! C'est mon joueur pour toujours Safet. Pour moi c'est le plus grand joueur de l'Histoire du PSG. C'était un meneur de jeu, dribbleur, d'à peu près 1,80 m. Il était reconnaissable à ses bas baissés car il jouait sans protège-tibia étant donné qu'à l'époque ce n'était pas obligatoire. Son grand truc, c'était la passe décisive. Durant quatre années de suite, il a du faire 16 passes décisives en championnat de France. Il avait un style, cette passe très tranchante du plat du pied dans l'intervalle qu'on n'avait pas beaucoup l'habitude de voir à l'époque. Il était complet car il marquait aussi des buts, une dizaine par saison. C'était vraiment un dribbleur de fou, il y avait des joueurs qui devenaient dingues avec lui : Alim Ben Mabrouk dans les derbies contre le Racing, Gernoh Rohr contre Bordeaux, Boli même s'il avait plus de mal parce-que c'était des duels homériques. Mais c'était vraiment un super joueur".



Et qu'est-ce qui a fait que votre passion pour le PSG a disparu par la suite ?

P.M : "Ben une fois que t'es journaliste, tu ne vas plus aux matches. Mais en fait ce qui a fait que j'ai été moins supporter de ce club, c'est que j'ai du le suivre pour le journal L'Equipe. Le fait que ce soit toujours le bordel au quotidien, qu'il y a toujours un truc qui se passe, c'est un véritable enfer. Et puis il faut dire qu'entre le PSG de Borelli, de Rocheteau, Toko et celui de Canal par la suite, ce n'était plus le même club !"



Mais malgré tout, quel est votre plus beau souvenir d'un match du PSG que ce soit en tant que supporter ou journaliste ?

P.M : "En tant que supporter tout d'abord, il y avait un match retour de Coupe de France face à Nantes gagné 5-3 mais qui n'avait pas empêché l'élimination du club de la capitale (NDLR : ce match fut joué le 12 mars 1981 avec un triplé de Toko et deux autres buts de Boubacar, et Rocheteau. A l'époque, les rencontres de Coupe de France se jouaient en formule aller-retour et Paris s'était incliné 2-0 à l'aller dans l'ancien stade Marcel-Saupin. La belle victoire du retour n'avait donc pas été suffisante). Puis il y a évidemment les deux premières finales de Coupe de France (NDLR : 1982 et 1983). En 1982, il y avait ce fameux débordement de Surjak, passeur décisif pour Rocheteau à la dernière minute du temps réglémentaire de la prolongation. Et puis le fameux 3-2 contre Nantes l'année suivante, avec justement un magnifique but de Susic mais aussi le fameux exploit de José Touré pour Nantes. En tant que journaliste, les matches retour de Coupe d'Europe contre le Real Madrid et Barcelone m'ont marqués".



Venons-en au PSG d'aujourd'hui. Comment voyez-vous l'équipe cette saison ?

P.M : "J'ai quasiment vu tous les matches depuis le début de saison et en un mot, je la qualifierais d'incomplète. Le recrutement à été plutôt judicieux avec des joueurs comme Jallet, Erding, Coupet mais ce n'était pas suffisant".



Les moyens fournis sont en cause. Croyez-vous Colony Capital capable de répondre aux exigences et ambitions qu'un club comme le Paris Saint-Germain se doit d'avoir ?

P.M : "Honnêtement ? Non. C'est un fonds de pension donc ils sont là pour faire du business et le PSG les emmerde plutôt qu'autre chose dans leur portefeuille. Il ne tient que par la passion de Sébastien Bazin. Ils ne sont absolument pas disposés à mettre de l'argent, or aujourd'hui j'estime qu'il manque au moins cinq joueurs dans la rotation d'Antoine Kombouaré. Quand t'as par exemple Camara qui se blesse, tu dois pouvoir avoir autre chose comme solution que Sammy Traoré. Et étant donné que derrière, les jeunes déçoivent, cela ne va pas être évident".



Justement, à propos des jeunes, un seul tire son épingle du jeu, c'est bien Mamadou Sakho. Voyez-vous en lui un futur grand ?

P.M : "Oui je pense. S'il progresse dans le domaine de la concentration, ce sera le prochain arrière central de l'Equipe de France après la Coupe du Monde en 2010. Il est puissant, il est très rapide pour un joueur de son gabarit. Maintenant, c'est juste la concentration constante qui lui manque. Il ne faut pas qu'il perde des ballons, qu'il commette des erreurs de marquage… Il a potentiellement le physique d'un Thuram, moins puissant mais plus rapide".



» Retrouvez la deuxième partie de cet entretien ce vendredi



Nous remercions sincèrement Pierre Menès pour sa disponibilité et sa franchise. Pour lire son blog : Cliquez ici Interview réalisée par Ted75 en exclusivité pour PlanetePSG




Informations pratiques
Mots-clés : interview, multimedia, ménès
Commentaires
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche
Affinez votre recherche