Rock en Seine 2023 : Jour 2 avec Placebo, Fever Ray, Viagra Boys... on y était, on vous raconte

Il faisait bien plus frais que mercredi, où la Protection Civile est intervenue à plusieurs reprises pour aider des festivaliers victimes de coups de chaud. Vendredi 25 août 2023, pour la seconde journée de Rock en Seine, la météo était donc différente, mais le public aussi. Les adolescentes, présentes pour l’unique date française de Billie Eilish, ont pour la plupart déserté le site du festival parisien, remplacées par un public plus âgé et amateur de sonorités plus rock.

Il suffisait de jeter un coup d’œil aux t-shirts portés par les festivaliers ce vendredi : Metallica, Behemoth, Social Distorsion et même Hellfest ! Justement, le groupe que l’on file voir à 16h15 du côté de la Scène Cascade a déjà joué au Hellfest. C'était en 2018. Ce vendredi après-midi, Turnstile, groupe américain originaire de Baltimore, déboule donc à Rock à Seine avec une rage communicative, désireux d’injecter une bonne dose de hardcore sur le site parisien et de provoquer quelques pogos et circle pit festifs.

Ne cachant pas son bonheur de jouer à Paris, Turnstile n’a pas mis longtemps à embarquer le public grâce à des morceaux ravageurs, comme on aime, à l'instar de « T.L.C. (Turnstile Love Connection) », « Alien Love Call », « Blackout », et « Underwater Boi » ; morceau sur lequel le sympathique chanteur Brendan Yates a été rejoint sur scène par la musicienne et chanteuse américaine Julien Baker, de Boygenius, programmé quelques heures plus tard sur la Grande Scène. Malgré un set par moment décousu, on applaudit cette performance ultra énergique des Américains et l’incroyable solo de batterie assuré avec brio par Daniel Fang !

Pour continuer dans le rock, le vrai, on reste sur la Scène Cascade avec le très attendu show de Viagra Boys à 17h40. Nous venant tout droit de Stockholm, cette formation a elle aussi proposé un set survolté, porté par son leader à la fois charismatique et déjanté, j’ai nommé Sebastian Murphy. Torse et dos tatoués, cigarette à la main et démarche nonchalante, jogging noir et en chaussette, Sebastian Murphy attire rapidement tous les regards et s’accapare la scène comme si le live coulait dans ses veines depuis sa naissance.

Résultat ? Le chanteur de Viagra Boys ose et hypnotise le public, envoûté par la voix éraillée du leader (qui s’essayera d’ailleurs au français, aidé de son téléphone) et le style post punk et rock ardent de ce groupe, devenu un incontournable en concert ! Une grosse claque qu’on a hâte de retrouver en live prochainement à Paris.

Autre style, autre scène avec Boygenius en place sur la Grande Scène dès 18h40. Ce groupe, encore tout jeune, a de quoi susciter l’engouement. Il faut dire que trois talentueuses artistes américaines se cachent derrière ce ‘supergroupe’ 100% féminin donc, à savoir Julien Baker, Phoebe Bridgers et Lucy Dacus. Figures de la scène rock actuelle, les trois filles ont eu la bonne idée d’unir leurs talents pour proposer un son indie folk rock entraînant.

En live, les trois artistes chantent et jouent en se partageant la scène de façon équitable, affichant ainsi leur belle complicité. Pourtant, la magie n’opère pas. Certains morceaux manquent clairement d’énergie à notre goût et les quatre autres musiciennes présentes sur scène - en plus de Julien, Phoebe et Lucy - ont tendance à nous perdre. Pour autant, les filles de Boygenius n’ont pas boudé leur plaisir de jouer sur la Grande Scène, allant - pour Phoebe et Lucy - jusqu’à se faire porter par les festivaliers pendant que Julien était en communion parfaite avec sa guitare.

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Retour sur la Scène Cascade à 21h50 avec Karin Dreijer, alias Fever Ray. Depuis que l’artiste suédoise s’est échappée de The Knife, groupe formé avec son frère, la Scandinave poursuit sa carrière musicale en solo avec ce projet envoûtant et atypique. Résultat ? Le live se veut ensorcelant avec une Karin Dreijer grimée, entourée de deux autres chanteuses et de deux musiciennes.

Côté son, les morceaux électro dark pop et lancinants nous transportent loin, très loin, le tout porté par la voix si singulière et mystérieuse de Karin Dreijer. Bref, un set réussi, captivant et lumineux qu’on aurait bien prolongé plus longtemps !

Enfin, on termine cette deuxième journée de Rock en Seine avec le retour très attendu de Placebo. Véritable usine à tubes et groupe phare de la scène rock de la fin des années 90’s et du début des années 2000, Placebo déboule sur la Grande Scène à 22h55, soit avec 5 minutes d’avance, et après la diffusion d'un message de Brian Molko demandant au public de ranger leur téléphone pour ne pas gêner les spectateurs derrière et afin de profiter pleinement du concert. 

Heureusement pour les fans de la première heure, Placebo ne s'est pas privé de jouer d'anciens morceaux, dont « For What It's Worth », « Slave to the Wage », « Song to Say Goodbye » ou encore « The Bitter End », créant ainsi l'euphorie dans le public. On regrettera toutefois l'absence de « Every You Every Me » et « Special Needs ».

Mais Placebo en a surtout profité pour interpréter les nouveaux titres extraits de son dernier opus "Never Let Me Go" (« Beautiful James », « Forever Chemicals », « Surrounded by Spies » ou encore « Happy Birthday in the Sky » dédié à son amie Jane Birkin récemment disparue), histoire de nous prouver que le groupe mené par l’incontournable Brian Molko sait toujours y faire en matière de mélodies rock.

Plus bavard que lors de son show parisien au Trianon, le leader en a aussi profité pour rappeler que Placebo n’est pas un groupe britannique, mais européen. Pour la petite histoire, Brian Molko a quitté la capitale anglaise suite au Brexit.

Pour terminer ce set d'environ 1h30, Brian Molko choisit d'interpréter la sublime reprise de Kate Bush, « Running Up That Hill », le tout porté par sa voix si unique, que l’on adore ou que l’on déteste. Pour notre part, on adore cette voix qui fait la signature si spéciale de Placebo depuis bientôt 30 ans ! 

Suite de Rock en Seine ce samedi 26 août avec Yeah Yeah Yeahs, Cypress Hill, The Chemical Brothers ou encore Tamino et Charlotte de Witte.

Rock en Seine 2024 : Ghinzu, Thomas de Pourquery... rejoignent la programmation
Après une très belle édition en 2023, le festival Rock en Seine annonce son retour pour cinq jours de festivités à ne pas manquer les mercredi 21, jeudi 22, vendredi 23, samedi 24 et dimanche 25 août 2024 au Domaine national du Parc de Saint-Cloud. Au programme ? Lana Del Rey pour un concert-événement, la talentueuse PJ Harvey, le duo The Kills et les Italiens de Måneskin, mais aussi The Offspring, The Smile, Massive Attack, LCD Soundsystem, The Hives, Gossip, Kasabian, 2manydjs, Ghinzu, Thomas de Pourquery... Par ici la programmation 2024 par jour ! [Lire la suite]