Hania Rani en concert à la Salle Pleyel à Paris : on y était, on vous raconte

On ne l’arrête plus. Après un set intimiste à la Maroquinerie en octobre 2021, une incroyable performance assurée pour Cercle dans la Cour des Invalides en juillet 2022, puis un mémorable concert à La Cigale en avril 2023, Hania Rani continue sur sa lancée en s’attaquant à une nouvelle salle de la capitale. Pour son retour dans la Ville Lumière, seulement cinq mois après sa dernière représentation parisienne, la pianiste, chanteuse et compositrice polonaise avait cette fois-ci choisi d’investir la belle Salle Pleyel, dans le 8e arrondissement. Une plus grande salle parisienne pour une artiste qui ne cesse de nous étonner et de nous charmer avec ses compositions néoclassiques, aussi envoûtantes que transcendantes.

C’est en 2019 qu’Hania Rani se lance en solo avec la publication de l’excellent opus "Esja". Un an plus tard, la musicienne nous ensorcelle de nouveau avec le sublime "Home", où l’on retrouve notamment les titres « Leaving », « Come back Home » et « Buka ». Puis, en 2021, la musicienne dévoile le délicat "Music for Film and Theatre", avant de produire l’opus "On Giacometti". Depuis le 6 octobre dernier, Hania Rani est à la tête de son troisième opus studio, baptisé "Ghosts". Un disque réussi dévoilant davantage de notes électroniques, et où l’on retrouve plusieurs invités prestigieux comme le Canadien Patrick Watson, l’islandais Ólafur Arnalds et le Britannique Duncan Bellamy (Portico Quartet). 

Un album qu’Hania Rani est donc fière de présenter cet automne aux quatre coins de l’Europe, et notamment à la Salle Pleyel à Paris ce mercredi 11 octobre 2023.

Après une première partie classique et poétique, assurée par la chanteuse islandaise Alfheidur Erla Gudmundsdóttir et le pianiste et compositeur islandais Viktor Orri Arnason, c’est à 21h précises qu’Hania Rani déboule sur scène, toujours entourée de son piano à queue, de son piano droit et de ses multiples machines (claviers et synthétiseurs). Un triangle musical qu’elle manie à la perfection, basculant de l’un à l’autre avec une aisance déconcertante et une concentration que l’on oserait déranger. Ziemowit Klimek, déjà présent à La Cigale au printemps dernier, est également là sur la scène de la Salle Pleyel pour offrir une prestation encore plus puissante, armé de son imposante, mais délicate contrebasse, et de ses machines.

Dès le début du set, les deux compères nous transportent dans le genre minimaliste avec « Outro Terra », avant d'enchaîner avec le titre plus électro « 24.03 ». Puis, changement d’ambiance avec le sublime « Dancing With Ghosts », porté par la voix mystérieuse et envoûtante d’Hania Rani, suivi de l’ensorcelant « Moans ». 

Alors que l’artiste nous embarque dans un monde nostalgique et onirique, la mise en scène est soignée et intimiste, avec des lumières délicates et de grands voiles blancs suspendus en fond de scène et sur lesquels sont projetées des formes abstraites.

Tout de noir vêtue et toujours très concentrée, Hania Rani poursuit son set avec l’entraînant et jouissif « Hello », avant de prendre la parole et de demander aux spectateurs de mettre autant d’ambiance qu’à La Cigale au printemps dernier. Résultat ? Le public n’hésite pas à applaudir et à hurler pour satisfaire la demande de son idole.

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Après cette petite pause récréative, se suivent le touchant « Don't Break My Heart », l’émouvant « Dreamy » et le sensationnel « Komeda », avec à chaque fois cette sensibilité extrême et cette envie de retravailler les morceaux pour offrir au public plusieurs incroyables versions en live, le tout sublimé par le talent et le génie de son ingénieure du son, Agata Dankowska.

Tantôt assise derrière son piano à queue, droite comme un piquet, tantôt debout - dos au public et dos courbé - derrière ses claviers et synthétiseurs, puis de nouveau assise derrière son piano droit et son micro... Hania Rani semble nous raconter une histoire. Une belle histoire. Celle d’une artiste à qui tout semble réussir et dotée d’une créativité débordante. Celle d’une jeune femme qui aime également nous embarquer dans un fabuleux voyage musical, empreint de mélancolie lente, mais apaisée, de nostalgie réconfortante, de notes plus joyeuses et entraînantes aussi, et d’images oniriques.

C’est avec l’entraînant « Hawaii Oslo » puis l’incontournable et remarquable « Leaving », porté par sa voix magique, qu’Hania Rani décide d’achever son show de 2h avant un ultime rappel en solo derrière son piano à queue.

Une fois encore, Hania Rani a su utiliser toute l’étendue de son talent, pour proposer un set d’une extrême sensibilité et d’une créativité indéniable, au point de vouloir la retrouver en concert à Paris au plus vite !

Setlist 
Outro Terra
24.03
Dancing With Ghosts
The Boat
Moans
Hello
Don't Break My Heart
Pale Blue + Instrumental
Dreamy
Piano Impro
Thin Line
Komeda
Always in the Dark

Rappel
Hawaii Oslo
Leaving