Une Tempête dépouillée à la Comédie-Française

Par · Publié le 15 décembre 2017 à 23h44
Jusqu’au 21 mai 2018, le plateau de la salle Richelieu accueille la mise en scène signée Robert Carsen de La Tempête de William Shakespeare. C’est Eric Ruf, évidemment, qui est à l’origine de cette rencontre au sommet, celle d’un metteur en scène habitué des plus grands opéras du monde et de la troupe décidément caméléon de la Comédie-Française. Le résultat est inattendu mais plaisante.

Il y a douze ans, Prospero, duc de Milan (porté par le grand Michel Vuillermoz, absolument excellent), a été trahi par son frère, Alonso. Jeté sur un rafiot de fortune, il a échoué sur une île (presque) déserte. Ce petit coin de terre, il le partage désormais avec sa fille, la ravissante et pure Miranda, ainsi qu’avec des esprits que Prospero mène comme bon lui semble. Quand il apprend qu’Alonso a entreprit un voyage, Prospero saisit sa chance et fait chavirer leur bateau jusqu’ici, dans l'espoir d'obtenir sa revanche tant désirée. Mais l'éclat du pardon, dans la tempête se fait apercevoir..

De l’œuvre de Shakespeare, La Tempête est peut-être la pièce la plus singulière. Ni comédie ni romance, ni tragédie ni épopée, peut-être en réalité, est-elle tout ceci à la fois. Et c’est d’ailleurs pour cette même raison que c’est sur celle-ci et aucune autre que Robert Carsen, invité de prestige de la Comédie-Française, a décidé de travailler avec la troupe. Une troupe qu’il parvient à mener à travers le mauvais temps, pour faire surgir la lumière.

Ainsi, dans un espace blanc, et presque vide, la troupe réussit à nous faire voyager avec un rien, en faisant résonner les mots de Shakespeare traduits par Jean-Claude Carrière. Quelques costumes, une lumière parfaite, une scénographie ingénieuse, cette grande boîte blanche, boîte de tous les possibles sur laquelle on diffuse en son fond les images d’un mer, tour à tour froide et glaciale mais bientôt, plus accueillante. Robert Carsen ne s’encombre d’aucun superflu et va à l’essentiel.

Le grand plus de cette mise en scène, et il important de le souligner, c'est qu'on rit. C'est bête à dire, encore plus à écrire, mais on rit, beaucoup et sincèrement. On rit du trio remarquable formé par Hervé Pierre, Jérôme Pouly et Stéphane Varupenne, bouffons jusque dans leur démarche, jusque dans leurs pyjamas. On rit du lyrisme exacerbé porté par Loïc Corbery et Georgia Scalliet qui ne cessent d'étaler de la mignonnerie. Et il faut le dire, c'est très agréable. 

Infos pratiques : 
La Tempête à la Comédie-Française, du 9 décembre 2017 au 21 mai 2018
Réservations

Informations pratiques

Dates et Horaires
Le 21 mai 2018

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    Lieu

    2, rue de Richelieu
    75001 Paris 1

    Accès
    Métro Palais Royal - Musée du Louvre

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