Report : Le Fabuleux Monsieur Jourdain par François Morel !

Par · Publié le 1er mars 2012 à 23h45
Le Bourgeois Gentilhomme vit une nouvelle jeunesse : grâce à la mise en scène de Catherine Hiegel, et François Morel dans la peau de Monsieur Jourdain pour le Théâtre de la Porte Saint-Martin, on n'a jamais tant aimé la pièce de Molière !
Molière, on a pourtant l’habitude de dire qu’on en a suffisamment lu quand on était au collège. Fourberies de Scapin, l’Avare, le Médecin malgré lui… et le Bourgeois Gentilhomme, bien évidemment. Monsieur Jourdain par-ci, Monsieur Jourdain par là. Autant dire que Molière, ras le bol. Mais pourtant !

Il y a dans le paysage théâtral français des êtres qui ont su répondre à nos attentes : refaire vivre Molière, avec tout ce qu’on imagine de fioritures : les décors, les costumes (mention spéciale pour celui de Mr Jourdain, évidemment…), les musiques. Mais aussi, faire revivre Molière avec une pointe de modernité dans le ton, dans les postures. C’est ce qu’a réussi à faire Catherine Hiegel, dans sa mise en scène du Bourgeois Gentilhomme de Molière et Lully, pour le Théâtre de la Porte Saint-Martin.

Initialement créée pour le divertissement du roi Louis XIV, Molière s’inspira d’un émissaire Ottoman qui avait prétendu que sa cour, était supérieure à celle du roi de France… Pauvre de lui, dès lors jusqu’à aujourd’hui, le tout Paris se moque encore.

Se moquer, et avec joie ! Car si la mise en scène est audacieuse et d’une totale justesse (peut-être un tantinet longuet sur la scène du Mamamouchi), c’est bien la troupe qui fait tout, et particulièrement François Morel, qui est tout simplement extraordinaire.

De Dorante à Cléonte (interprèté par Gilian Petrovski, qui jouait déjà le rôle du fils de Dorante dans le film Molière de Laurent Tirard, avec Romain Duris en tête d'affiche), en passant par Madame Jourdain ou par le maître de Philosophie (interprété par Alain Pralon, sociétaire honoraire de la Comédie Française), les textes sont dits avec une fluidité remarquable. François Morel, hilarant dans sa recherche perpétuelle de la parfaite tenue d’un gentilhomme, est tout ce que nous aurions pu espérer : exaspérant, dupe, naïf, touchant…, et avec des costumes à la hauteur de son rang ! On rit de plus belle devant les tirades mythiques, telles que la fameuse "Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour... ou bien !".

Pour embellir ce déjà très bel ensemble d’acteurs de talent, la musique de Lully interprétée avec tout autant de virtuosité par l’Ensemble Baroque de la Rêveuse nous ferait tourner la tête. Nous aussi, nous en venons à douter du meilleur art : la musique, la danse, la philosophie ? Pour leur capacité à faire fendre de rire le Théâtre entier, tenons-les pour ex-æquo !
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